Depuis l’enfance, Salomé Ferlicot s’est imposée un parcours exigeant dans les métiers de bouche. Passée par la pâtisserie, la chocolaterie puis la boulangerie, Salomé Ferlicot poursuit aujourd’hui son perfectionnement chez Lenôtre. Un chemin marqué par la passion, la rigueur et les défis encore bien présents pour les femmes dans le secteur.
La passion de Salomé Ferlicot prend racine très tôt. « À 8 ans, j’ai voulu faire de la pâtisserie », se souvient-elle. C’est aux côtés d’un ami de ses grands-parents, pâtissier de formation, qu’elle découvre ses premières techniques : pâte à choux, gâteau basque, recettes fondatrices. « C’est comme ça que je suis vraiment rentrée dans le milieu et que j’ai été sûre de ma vocation. »
Après le brevet, elle s’oriente vers un bac professionnel boulangerie-pâtisserie. Une manière, dit-elle, de conjuguer passion et sécurité : « J’avais besoin de me rassurer, de me dire que si je voulais faire autre chose, au moins j’aurais le bac. »
« La pâte, c’est rien à la base : de l’eau, de la farine, du sel, un peu de levure. Et on arrive à faire des choses complètement différentes », Salomé Ferlicot.
Si la pâtisserie demeure son premier terrain d’expression, la jeune femme découvre progressivement la boulangerie. Par la suite, sa formation se diversifie : CAP chocolatier-confiseur, mentions complémentaires en pâtisserie, glacerie, confiserie puis mention en boulangerie. Elle poursuit ensuite en Brevet Professionnel pour approfondir ses compétences. « J’avais toujours l’impression d’avoir encore à apprendre. » Dyspraxique, elle rappelle que la pâtisserie demande une extrême minutie. « La boulangerie me permettait de ne pas être trop confrontée au handicap tout en faisant quelque chose qui me plaisait. »
Une passion confrontée aux exigences du métier
Le quotidien en boulangerie impose un rythme physique. « Il faut accepter de se lever à minuit, parce que je commence à deux heures », indique-t-elle. C’est pour cette raison que pour elle, la motivation est essentielle. « Même en ayant envie d’être là, on se pose des questions. Alors si on n’est pas motivé dès le début, je ne suis pas sûre qu’on tienne. »
Autre obstacle pour la jeune apprentie : être une femme. « Je pars avec un énorme handicap », affirme-t-elle. Les préjugés demeurent, notamment dans certaines structures traditionnelles. « Je ne compte plus le nombre de fois où on m’a dit : Vous venez pour la vente ? Alors que je viens faire le pain, pas le vendre. »
Chez Lenôtre, une expérience formatrice et déterminante
Son entrée chez Lenôtre relève du hasard. « J’ai dû envoyer un CV sans m’en souvenir. Et un jour, ils m’ont appelée en disant que ma candidature leur plaisait. » L’entreprise devient alors un cadre d’apprentissage structurant. « Comme c’est une très grosse entreprise, j’apprends plein de choses différentes. » Elle estime que la formation qu’elle y suit, lui offre une vision plus large de la production, des gestes et de la gestion en entreprise. Autant de compétences qu’elle envisage de mobiliser dans son futur parcours.
Car Salomé Ferlicot envisage son avenir avec méthode. « Mon objectif, ce serait d’ouvrir une entreprise. Mais je vais commencer par avoir un peu d’expérience en faisant le tour de quelques boulangeries. » Elle observe aussi l’évolution du secteur. Dans les villes, dit-elle, « les boulangeries vont être plus sur du concept ». Dans les villages, elles conserveront selon elle leur fonction sociale, « un lieu de rencontre où tout le monde vient ».