Une petite ville de 8 000 habitant fait du breakdance un pilier de la culture locale

Publié le 30 mai 2025

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Une petite ville de 8 000 habitant fait du breakdance un pilier de la culture locale

Montage : Paul Berdeaux / Article et reportage vidéo : Maxime Le Men

Émission

Le festival Mai en Scène 2025 a rassemblé plus de 1600 spectateurs à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Un événement phare qui confirme l’ancrage profond des cultures urbaines dans cette ville de 8 000 habitants, où le hip-hop est devenu un pilier culturel.


Un festival de hip-hop au cœur de la vallée de Chevreuse

Les 23 et 24 mai 2025, l’Espace Jean-Racine à Saint-Rémy-lès-Chevreuse affichait complet. Sur scène : des danses urbaines explosives, du breakdance, du dancehall, du hip-hop et des influences venues de partout. Le festival Mai en Scène s’est imposé comme un rendez-vous culturel majeur dans les Yvelines, organisé par l’association H2G (Hip Hop 2 Gif) en partenariat avec l’Espace Jeunes La Noria et la ville de Saint-Rémy-lès-Chevreuse.

Pour cette édition 2025, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • 1 600 spectateurs sur quatre jours
  • 230 élèves mobilisés
  • 40 artistes professionnels invités

« On a commencé avec très peu de monde, et aujourd’hui, les places partent en une semaine. C’est incroyable : on met en lumière nos jeunes, et en parallèle, on fait venir des artistes pros », explique Jamal Mouhmouh, directeur de l’école H2G.

Une histoire entre hip-hop et territoire depuis 2001

Si le festival a vu le jour en 2013, l’histoire entre Saint-Rémy-lès-Chevreuse et la culture hip-hop remonte à 2001. Cette année-là, l’association H2G commence à initier les jeunes aux danses urbaines. Depuis, les ateliers se sont multipliés dans les écoles, les centres de loisirs, les structures jeunesse. Ici, le hip-hop n’est pas un spectacle ponctuel : c’est une culture vivante, transmise au quotidien.

« A chaque fois que c’est possible, on fait découvrir la culture hip-hop dans les écoles, les centres de loisirs ou notre espace jeune. Certains aiment, d’autres moins. La liberté, c’est d’avoir le choix », affirme Dominique Bavoil, maire de Saint-Rémy-lès-Chevreuse.

Le hip-hop : d’une culture marginale à la reconnaissance olympique

Le hip-hop est né dans les années 1970 aux États-Unis, avant de s’imposer en France dans les années 1980. Initialement marginalisé, il est aujourd’hui reconnu comme un art à part entière. En 2024, le breakdance a fait son entrée aux Jeux Olympiques de Paris, une étape symbolique majeure pour cette discipline autrefois underground.

« Cette culture a été très stigmatisée à ses débuts. Et aujourd’hui, elle est là, autant pour une petite ville de 8 000 habitants que pour une mégalopole comme Tokyo. Tout le monde peut se l’approprier », souligne Yaman Okur, chorégraphe pour Madonna et la comédie musicale La Haine, venu présenter son livre « Jusqu’ici rien n’a changé » à l’occasion du festival.

Mai en Scène : un festival de danse urbaine ancré localement

Au fil des éditions, Mai en Scène est devenu une vitrine de l’énergie artistique locale. Il reflète le travail mené toute l’année auprès des jeunes et la volonté forte de faire de la culture urbaine un levier d’émancipation, de lien social et de création collective.

Le succès du festival montre qu’une ville de taille modeste peut porter des projets culturels ambitieux. Grâce à l’engagement de ses acteurs, Saint-Rémy-lès-Chevreuse s’affirme comme un point fort du hip-hop dans les Yvelines, voire au-delà.

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