Installé aux Essarts-le-Roi, dans la Vallée de Chevreuse (Yvelines), Jean-Pierre Ternat a fondé sa biscuiterie il y a plus de dix ans avec une idée simple : proposer des biscuits artisanaux pensés pour être offerts. Sans additifs ni conservateurs, ses créations misent sur le goût, l’esthétique et la relation directe avec le client, notamment sur les marchés de Noël des Yvelines.
« Là, ça va être les florentins. Au caramel et beurre salé », explique Jean-Pierre Ternat en lançant une nouvelle fournée. Pour lui, la création ne se limite pas au goût. « Quand je crée quelque chose, il faut que ce soit pour le plaisir des yeux, en plus du palais et le plaisir d’offrir. »
Pour cette matinée de production, l’artisan prévoit 15 cartons, soit 3 000 florentins. Une cadence soutenue, reflet d’une activité en constante progression depuis la création de son entreprise.
Au démarrage en 2014, Jean-Pierre Ternat produisait cinq recettes. Aujourd’hui, la biscuiterie en compte 25. Florentins, rochers, sablés, financiers : la gamme s’est étoffée au fil des années, souvent à l’écoute des demandes des clients. En effet, certains souhaitaient des biscuits salés pour l’apéritif. Une évolution possible, mais sous conditions : « Je ne travaillerai jamais avec des additifs : pas de colorant, pas d’arôme, pas de conservateur. »
Un choix assumé, hérité de son parcours dans l’agroalimentaire et de sa formation exigeante.
Un parcours forgé chez Lenôtre et à l’international
Entré dans le métier à 17 ans, en 1981, Jean-Pierre Ternat débute chez Lenôtre. Il y reste 20 ans. « J’ai appris mon métier, il m’a formé en tant que pâtissier », explique-t-il. Il intègre notamment un poste de décoration, rare et convoité, qui l’amène à travailler sur des projets d’envergure.
Son parcours l’emmène à l’étranger : Irlande, Allemagne, Liban, puis au Qatar, où il réalise une pièce montée de mariage pour une princesse. Il participe également à des projets structurants, comme l’arrivée de Walt Disney en France en 1990, pour laquelle il adapte des recettes aux goûts américains dans le cadre d’un appel d’offres.
« Ici, c’est fait comme à la maison, avec un peu de métier en plus », Jean-Pierre Ternat, artisan pâtissier
En 2010, l’envie d’un projet personnel s’impose. Jean-Pierre Ternat observe les habitudes de consommation. « Quand on va chez des amis, on n’arrive pas les mains vides. On apporte une bouteille, des fleurs, une boîte de chocolats. Pourquoi pas des biscuits ? » Face à ce constat, « je me suis dit : tant qu’à faire, tu n’as qu’à la créer toi-même. » Sa ligne directrice reste inchangée : « Ici, c’est fait comme à la maison, avec un peu de métier en plus. »
Une relation directe avec les clients, notamment sur les marchés de Noël
Attaché à la nature et à un cadre de vie loin de Paris, Jean-Pierre Ternat privilégie la proximité avec ses clients. Les marchés de Noël occupent une place centrale dans son activité. Celui de Versailles, auquel il participe depuis 10 ans, reste un rendez-vous incontournable.
« On voit à peu près 20 000 personnes, même si je ne discute pas avec toutes », précise-t-il. Ce qu’il retient avant tout, ce sont les retours. « La plus belle réussite, c’est de voir des clients qui reviennent d’une année sur l’autre. Quand on me dit : “Je suis venu que pour vous”, vous pouvez pas savoir le bien que ça fait. » Une fidélité qui, pour l’artisan biscuitier, reste la plus concrète des reconnaissances.
