Fille unique du légendaire auteur de BD Marcel Gotlib, Ariane Gotlieb a tracé un parcours aussi discret que remarquable. D’abord scripte passionnée pour le cinéma et la télévision, elle a ensuite tourné une page décisive pour se consacrer entièrement à la mémoire de son père. De Canal+ aux Jeux Olympiques, puis de la Bibliothèque Marcel Gotlib au Prix Gotlib, elle incarne aujourd’hui l’âme vive et engagée d’un héritage artistique hors normes.
De la passion du cinéma au métier de scripte : les débuts d’Ariane Gotlieb
Née en 1969, Ariane Gotlieb grandit au Vésinet dans une relation fusionnelle avec son père, Marcel Gotlib, figure incontournable de la bande dessinée française. Dès l’enfance, elle est immergée dans un univers artistique foisonnant. À seulement douze ans, la découverte du film La Nuit américaine de François Truffaut, aux côtés de son père, éveille en elle une vocation. Fascinée par le rôle de scripte incarné par Nathalie Baye, elle décide d’en faire son métier.
Après un bref passage à la faculté d’anglais de Nanterre, Ariane se lance en 1988 dans une carrière de scripte, entamant son parcours par un stage sur le film Bonjour l’angoisse de Pierre Tchernia, co-écrit par son père. S’enchaînent ensuite de nombreuses expériences sur des tournages prestigieux (Les Années Lumière, Rendez-vous au tas de sable, Jalousie), ainsi que des stages à la télévision sur des émissions emblématiques comme Champs-Élysées et Le Grand échiquier.
En 1990, elle obtient fièrement sa carte professionnelle du CNC. Elle travaille pour Canal+, d’abord sur La Grande Famille, puis sur d’autres programmes phares auprès de réalisateurs tels que Christian Vidalie ou Jean-Louis Cap. On la retrouve également dans l’équipe de Coucou c’est nous, émission animée par Christophe Dechavanne.
Du sport à l’hommage : une carrière marquée par la passion et la transmission
À partir des années 1990, Ariane Gotlieb rejoint le service des sports de Canal+, où elle connaît un véritable renouveau professionnel. Elle participe à la réalisation de grands événements sportifs internationaux comme les Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996 et la Coupe du Monde de football en 1998, aux côtés de réalisateurs réputés tels que Jean-Paul Jaud et Jérôme Revon.
Mais un tournant décisif intervient en 2016, à la suite du décès de son père. Ariane décide alors d’arrêter sa carrière audiovisuelle pour se consacrer pleinement à la préservation de l’héritage de Gotlib. En 2018, elle accompagne la ville du Vésinet dans la création de la Bibliothèque Marcel Gotlib. Elle collabore ensuite à un numéro hors-série du Mondeconsacré aux grandes signatures de la BD, publié en 2022.
Toujours soucieuse de faire vivre l’œuvre de son père, elle crée en 2023 les comptes officiels Gotlib sur Facebook et Instagram, qu’elle anime personnellement. Elle lance également le Prix Gotlib de la bande dessinée humoristique, dont la première édition récompense Manu Larcenet pour Thérapie de groupe, suivie d’une deuxième édition remise lors du Festival du Livre de Paris 2024.
