
Derrière chaque bloc de pierre se cache une histoire. Mais dans le cas de Philippe Ledrans, PDG de MDY – Les Marbriers de Versailles, c’est une vie entière qui s’est façonnée dans le marbre. À Villepreux, il incarne une passion aussi profonde que les veines d’un onyx rare, entre héritage familial et quête d’exception. Portrait d’un homme au caractère franc, à l’image de la matière qu’il sublime.
Héritier d’une maison née avec lui
Philippe Ledrans n’a pas simplement repris l’entreprise familiale : il y est littéralement né. MDY, fondée la même année que sa naissance, a bercé son enfance. Tandis que d’autres jouaient avec des Playmobil, lui empilait des chutes de pierre. « Ça coûtait moins cher que des jeux, et c’était tout aussi captivant », sourit-il.
Le marbre n’était pas un choix de carrière, mais une évidence. Grandir au milieu des dalles, des machines et de l’odeur de la pierre fraîchement découpée forge forcément une sensibilité différente. Une forme d’attachement à la matière brute, à sa noblesse silencieuse.
Le dépôt de Villepreux : un écrin de 2500 pierres
Installée à Villepreux dans les Yvelines, l’entreprise MDY impressionne par ses volumes : près de 1500 plaques en intérieur et environ 1000 en extérieur. Chaque pièce, chaque bloc raconte une provenance, une couleur, une énergie. Et parfois, une histoire humaine.
Mais au-delà des chiffres, ce qui frappe, c’est la manière dont Philippe parle des pierres. Il ne s’agit pas d’inventaire ou de stock. Il parle de beauté, de rareté, de surprise. Comme ce bloc sur 300, « exceptionnel », qu’il guette avec un œil d’amateur d’art. Cette obsession du détail, cette volonté de dénicher la pierre qui fera vibrer un client, c’est ce qui le distingue.
Quand passion rime avec transmission
Tout a basculé le jour où, adolescent, il pose la question fatidique à son père : « Qu’est-ce que tu penses si je reprends l’affaire ? » La réponse, simple, résonne encore aujourd’hui :
« Fais quelque chose qui te passionne. Comme ça, tu ne travailleras jamais vraiment. »
Philippe a suivi ce conseil à la lettre. Ce qu’il fait aujourd’hui n’est pas un métier, mais une prolongation de lui-même. C’est ce feu intérieur qui l’a mené à parcourir la planète pour trouver les pierres les plus fascinantes.
Madagascar, Brésil, Iran : la quête du bloc parfait
Il parle de ses voyages avec la même ferveur qu’un collectionneur parlerait de ses trésors. Madagascar, le Brésil, l’Iran… Chaque destination est un terrain de chasse à la beauté brute. Il ne s’agit pas simplement d’acheter, mais de ressentir. Le marbre n’est pas qu’une matière : c’est une vibration, une présence.
« Un produit high-tech se démode en deux ans. Une belle pierre, elle, traverse les générations. » Cette phrase résume sa vision : ancrée dans la durabilité, le goût du vrai, le plaisir du beau.
L’émotion comme moteur
Ce qui le fait tenir ? Les émotions positives. Ces moments où un client découvre sa pierre, touche la matière, et s’émerveille. Pour Philippe Ledrans, c’est ça, le moteur. Et c’est aussi ce qui pousse MDY à viser toujours plus haut.
Il le dit sans détour : « On est né dedans… alors on veut aller plus loin. » La beauté appelle la beauté. Le plaisir appelle le plaisir.
Une tradition vivante, tournée vers demain
Dans un monde en quête de sens et de durabilité, MDY incarne une forme de constance et d’excellence artisanale. Ici, la tradition ne rime pas avec immobilisme. Bien au contraire. Philippe Ledrans continue d’innover, d’explorer, de rêver. Avec, toujours, la même envie : sublimer la matière pour faire vibrer les cœurs.