
Un parcours ecclésiastique marqué par l’engagement
Le père Étienne Guillet, qui était curé de Mantes-la-Jolie, mais qui a surtout été, pendant une dizaine d’années, curé de Trappes, a été ordonné évêque de Saint-Denis le 16 février dernier. À 48 ans, il devient le plus jeune évêque de France.
Un engagement enraciné dans les Yvelines
Étienne Guillet venait à peine d’être nommé curé de Mantes-la-Jolie lorsqu’il a appris que le Pape François le faisait évêque de Saint-Denis. Aussi a-t-il décidé de rester à Mantes jusqu’au dernier moment. « Tant que j’y suis, j’y reste », s’est-il dit.
Évêque d’un gros diocèse comprenant 86 paroisses et plus de 700 000 baptisés, Mgr Guillet entend être un évêque itinérant plutôt qu’enfermé dans sa cathédrale. « Un pèlerin de l’espérance », comme il le dit. Enfant de Louveciennes, il a beaucoup voyagé après ses études de commerce avant d’entrer au séminaire d’Issy-les-Moulineaux et d’être ordonné prêtre dans le diocèse de Versailles. Il a également été aumônier des forains et des gens du cirque, une expérience qui lui a appris l’importance de l’itinérance.
Un curé au service des quartiers populaires
L’image qui lui est le plus souvent associée est celle d’un curé des banlieues. Après de brillantes études et une licence de théologie, il a été curé de Mantes-la-Ville, puis de Houilles. Mais c’est sans doute à Trappes, où il a été nommé en 2015, qu’il a le plus approfondi ce lien avec une population disparate (plus de 45 nationalités), qu’il a su entraîner en tentant toujours d’aligner les actes et les paroles.
Il faut se souvenir que 2015 fut marquée en France par les attentats contre Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher et du Bataclan. Trappes était alors une ville inquiète et divisée. Étienne Guillet a tenté d’y recréer une certaine fraternité, en mettant en avant des initiatives comme la Fête des Voisins et en cherchant à redonner fierté et espoir à une communauté catholique issue d’Afrique, d’Inde et des DOM-TOM.
Tous s’accordent à dire que, sans nier les problèmes majeurs (notamment les départs de jeunes trappistes pour le Djihaden Syrie ou en Irak), le Père Étienne Guillet a toujours su faire preuve d’optimisme, sans naïveté ni angélisme.
Un message de fraternité et d’espérance
Il a compris que l’image des quartiers contribue à leur souffrance. C’est pourquoi il a voulu devenir une voix pour les sans-voix, démontrant que tout n’est pas écrit d’avance.
Invité sur tv78 en 2021, dans l’émission « PAF » juste après l’affaire Lemaire (ce professeur de philosophie menacé de mort après avoir dénoncé l’emprise islamiste sur la jeunesse trappiste), il a mis en avant la vitalité de ces quartiers, insistant sur la nécessité de dépasser les clichés et de ne pas réduire ces zones à des « quartiers à problèmes ».
Cet optimisme de la volonté, le Père Guillet en aura sans doute besoin dans ses nouvelles fonctions. Le curé des banlieues est-il devenu l’évêque des banlieues ?