
Ancien maire de Poissy, député des Yvelines et ancien journaliste sportif, Karl Olive était l’invité du Café Politique. Entre confidences sur son parcours, coups de gueule sur l’autorité et anecdotes sur Emmanuel Macron ou Basile Boli, il a partagé sa vision du rôle des élus et de l’importance des valeurs du sport dans la société. L’occasion aussi d’évoquer son dernier livre, On n’est pas KO, et de livrer un regard sans concession sur la politique actuelle.
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De Canal+ à l’Assemblée : un parcours entre sport et politique
Karl Olive n’a jamais suivi un parcours classique. D’abord journaliste sportif et arbitre officiel, il a dirigé le service des sports de Canal+ avant de se lancer en politique. En 2014, il devient maire de Poissy, puis député des Yvelines en 2022.
“J’ai toujours été acteur de ma vie, jamais spectateur de celle des autres.”
Il confie n’avoir jamais eu d’ambition politique programmée, mais plutôt un goût du terrain et du service public. “Je n’ai jamais imaginé être maire, je le suis devenu. Je n’ai jamais imaginé être député, je le suis devenu.”
Issu d’une famille modeste, avec un père ouvrier chez Simca-Chrysler, il a toujours voulu exercer un métier tourné vers l’intérêt général. Une philosophie qu’il applique aussi bien dans le sport que dans la politique.
Sport et politique : une même exigence d’autorité et de respect

Karl Olive établit un parallèle entre le sport et la société, notamment sur la question du respect des règles et de l’autorité. Pour lui, un élu et un arbitre jouent un rôle similaire : garantir un cadre où chacun peut évoluer en toute équité.
“Aujourd’hui, toucher un arbitre, c’est comme toucher un élu. C’est, pour moi, toucher la République et donc abîmer la France.”
Il dénonce l’irrespect grandissant envers les élus, les enseignants, les forces de l’ordre et plaide pour un “choc d’autorité” afin de restaurer la confiance et la discipline. L’ancien maire évoque d’ailleurs les menaces de mort qu’il a reçues, un mal qui touche de plus en plus d’élus locaux.
Karl Olive revient aussi sur son expérience en tant qu’arbitre et son attachement aux valeurs du sport :
“Un match sans arbitre, c’est comme une société sans règle. Et quand on a été joueur, on sait que le respect de l’autorité ne se décrète pas, il se gagne.”
Il raconte notamment un souvenir marquant : l’arbitrage d’une finale du tournoi international des moins de 13 ans au PSG, bien avant qu’il ne devienne dirigeant de club ou proche de personnalités comme Michel Platini et Michel Denisot.
Emmanuel Macron, Basile Boli et les grandes rencontres
Lors d’un jeu de questions-réponses, Karl Olive revient sur certaines figures qui ont marqué son parcours, à commencer par Emmanuel Macron.
“Je l’ai rencontré à un concert d’Elton John, bien loin de la politique. Il a toujours été un pote.”
Il le décrit comme un “empêcheur de tourner en rond”, avec qui il entretient une relation franche, sans langue de bois.
Autre nom qui revient souvent : Basile Boli, ancien footballeur mythique. Karl Olive se souvient de leur rencontre et de l’époque où Boli est venu s’entraîner à Chatou, avant de prendre une licence dans son club.
“Basile Boli, c’est le Hugo les bons tuyaux du football !
Grand amateur de sport, il refuse néanmoins de choisir entre Paris et Marseille :
“Quand un club français joue en coupe d’Europe, je suis toujours pour lui. J’espère que Marseille retrouvera un jour la Ligue des Champions.”
“On n’est pas KO” : un plaidoyer pour l’action locale

Dans son dernier livre On n’est pas KO, Karl Olive défend une politique du bon sens et de la proximité. Il y partage 20 propositions concrètes, directement issues de son expérience de maire. Parmi elles :
✅ Un “pouvoir d’achat citoyen” : 30€ pour les jeunes inscrits en club sportif, 50€ pour les associations culturelles.
✅ Une taxe sur les friches commerciales pour lutter contre les commerces vides.
✅ Les “cautions mariage” pour éviter les débordements lors des cérémonies civiles.
“On ne doit pas tout attendre de l’État. Beaucoup de solutions viennent du terrain.”
Il regrette que l’administration française freine les initiatives locales et milite pour une plus grande autonomie des collectivités, à l’image du système allemand.
“Quand on pense d’abord au parti et pas au pays, on n’avance pas.”
L’ombre du Rassemblement National et l’avenir politique
Karl Olive met en garde contre la montée du Rassemblement National, qu’il attribue à une perte de confiance dans les partis traditionnels.
“Les Français ne votent pas RN par adhésion, mais par lassitude face aux autres partis qui n’ont pas eu le courage d’agir.”
Il prend l’exemple de Poissy, où le RN réalisait 10 à 15% de moins qu’au niveau national, grâce à des politiques locales axées sur l’ordre et l’action concrète.
Enfin, interrogé sur ses ambitions futures, Karl Olive reste ouvert :
“Le fruit tombera quand il sera mûr. Si un jour une opportunité se présente, je la saisirai.”
En attendant, il reste député des Yvelines, et passionné par l’action publique.
Un élu de terrain, entre coups de gueule et pragmatisme
Au fil de cet échange, Karl Olive apparaît comme un élu pragmatique et proche du terrain, attaché à des valeurs de respect et d’engagement héritées du sport.
“On n’est jamais aussi Français que quand on est à l’étranger. La France est un beau pays, mais encore faut-il lui redonner confiance.”