Le métier de bourrelier renaît avec l’Atelier des frères d’antan

Publié le 09 août 2025

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Le métier de bourrelier renaît avec l’Atelier des frères d’antan

Montage : Pierrick Odent-Allet / Sacha Polidori / Reportage vidéo : Patrick Jacques de Dixmude

Émission

Nicolas Petaccia : bourrelier et cordonnier, artisan du cuir depuis 13 ans

« Ça apporte une certaine fierté, je suis assez content de pouvoir faire perdurer un métier qui disparaît avec le temps ». C’est avec ces mots que Nicolas Petaccia, artisan passionné, résume l’essence de son engagement professionnel. Il travail à l’atelier des frères d’antan, qu’il a fondé avec son frère, il incarne une profession rare : celle de bourrelier, combinée à la cordonnerie traditionnelle.

Depuis plus de 13 ans, ce professionnel du cuir s’applique à réparer, restaurer et redonner vie à des articles souvent précieux pour leurs propriétaires, principalement issus du monde équestre. Situé dans les Yvelines, son atelier est aujourd’hui le seul du département à proposer ces services spécialisés.

En quoi consiste le métier de bourrelier ?

Un bourrelier, c’est avant tout un réparateur d’articles en cuir, en particulier pour l’univers de l’équitation. Historiquement lié aux colliers de bourre pour le bétail, le métier a évolué vers la remise en état de licols, rênes, sanglons, contre-sanglons, voire des cerceaux de voltige.

Nicolas l’explique simplement : « C’est le travail du cuir. On ne le travaille pas de la même façon qu’en cordonnerie, et on n’utilise pas tout à fait les mêmes types de cuir. » Ce savoir-faire complémentaire vient enrichir son expertise initiale, acquise par expérience sur le tas, puis complétée par une formation adulte spécialisée en cordonnerie.

Un artisan du cuir aux multiples compétences

Dans son atelier, chaque pièce est unique. « On ne fait que de la restauration, donc on essaie toujours de retrouver un cuir similaire à celui qu’on nous apporte », précise Nicolas. Un travail minutieux, souvent complexe, car il faut respecter l’authenticité de l’objet tout en s’adaptant aux spécificités de sa fabrication d’origine.

La clientèle est variée : cavaliers, propriétaires d’équipements anciens… mais aussi des chasseurs, à la demande parfois inattendue : « J’ai fabriqué des étuis de machettes, de couteaux, ou pour un couteau suisse pince, à partir de rien. Là, c’est de la vraie fabrication sur mesure. »

Un travail de précision, au service du cuir

La difficulté du métier réside souvent dans le démontage et le remontage des pièces, car chaque objet cache une construction différente. La pièce la plus complexe traitée par Nicolas ? Un cerceau de voltige. « Il a fallu démonter pour comprendre, mais ne pas tout démonter pour éviter des frais inutiles au client. »

Chaque réparation demande une attention particulière : reprise exacte des trous, alignement des coutures, recréation des pièces… autant d’étapes qui prennent du temps, mais qui garantissent un rendu fidèle et solide.

Une clientèle fidèle, portée par le bouche-à-oreille

L’atelier attire aujourd’hui des clients venus de tout le département des Yvelines, voire au-delà : Mantes-la-Jolie, Versailles, Eure-et-Loire… « L’équitation, c’est un petit monde. Si le travail plaît, le bouche-à-oreille fonctionne. »

À travers ses gestes précis et son œil attentif, Nicolas Petaccia incarne une vision authentique de l’artisanat, où chaque réparation devient une transmission de savoir-faire, et chaque pièce restaurée une histoire sauvée de l’oubli.

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