Aurore Bergé, ministre yvelinoise, obtient la suppression du compte TikTok d’AD Laurent : l’influenceur réagit

Publié le 16 mai 2025

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Aurore Bergé, ministre yvelinoise, obtient la suppression du compte TikTok d’AD Laurent : l’influenceur réagit

Wilfried Richy

Chronique

TikTok a supprimé le 15 mai 2025 le compte de l’influenceur AD Laurent, à la suite d’un signalement d’Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes. Originaire des Yvelines, la ministre dénonce des contenus sexualisés et violents. L’influenceur s’est exprimé sur Snapchat, promettant de « s’expliquer en temps voulu ».


Une intervention directe de la ministre, élue des Yvelines

C’est une décision rapide et spectaculaire : le compte TikTok d’AD Laurent, suivi par 1,8 million d’abonnés, a été supprimé le jeudi 15 mai à la suite d’un signalement officiel d’Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes (ancienne députée yvelinoise).

Dans un courrier daté du 14 mai adressé au président de TikTok France, et révélé par RTL, la ministre qualifie les contenus diffusés par l’influenceur de « particulièrement préoccupants », notamment des lives à caractère sexuel avec des jeunes femmes dont l’âge est jugé difficile à déterminer.

Elle alerte également sur « une vision déformée et toxique de la sexualité où la domination et la violence prennent le pas sur le respect et le consentement ». La plateforme a réagi dans les 24 heures, en bannissant définitivement le compte.

Des vidéos jugées dangereuses pour les jeunes publics

Ancien candidat de téléréalité (Les Princes de l’amour, La Villa des cœurs brisés), Adrien Laurent, alias AD Laurent, s’est reconverti dans le divertissement pour adultes. Sur TikTok, il proposait des vidéos et des lives particulièrement suggestifs.

Le courrier ministériel évoque :

  • des contenus avec « allusions sexuelles constantes »,
  • des « pratiques sexuelles violentes et sans consentement »,
  • des jeunes femmes souvent en situation ambiguë,
  • et une glorification de la domination masculine.

Selon les informations de Tech&Co et Le Parisienla suppression du compte est intervenue pour violation répétée des règles de TikTok, notamment celles interdisant la diffusion de services ou activités à caractère sexuel.

« Les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit »

Sur le réseau X (ex-Twitter), Aurore Bergé a salué cette décision en affirmant que « les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit », tout en appelant à la vigilance.

« Depuis ce signalement, vous êtes très nombreux à m’écrire pour m’indiquer d’autres comptes. D’autres signalements suivront », a-t-elle écrit.

Ce message s’inscrit dans une stratégie gouvernementale de régulation des contenus numériques, notamment pour protéger les jeunes publics des dérives sexistes, misogynes ou pornographiques.

AD Laurent réagit sur Snapchat : « AD ne meurt jamais »

Silencieux sur TikTok depuis la suppression de son compte, AD Laurent s’est exprimé via Snapchat pour s’adresser à sa communauté. Dans une série de messages, il a tenu à rassurer ses abonnés et à relativiser la situation.

« En ce qui concerne tout ce qui se passe en ce moment, tout le buzz, je m’exprimerai en temps voulu », a-t-il écrit.

« Ne vous inquiétez pas mes pupuces… AD ne meurt jamais. »

Il remercie également ses soutiens :

« C’est cool de voir vos messages. La communauté est là depuis longtemps, ça fait plaisir. Je vous lis les frérots. »

Et conclut par un message teinté d’ironie :

« Remaniement ministériel : Aurore Bergé devient contrôleuse de TikTok ? »

L’influenceur a également assuré vouloir « continuer à faire ce qui lui plaît » et annoncé des événements à venir, tout en évoquant ses 10 ans de présence sur les réseaux, depuis ses débuts en 2015.

Une image publique déjà fragilisée

Le cas AD Laurent ne se limite pas à des contenus discutables sur les réseaux. Depuis mars 2024, le vidéaste est également visé par une plainte pour viols aggravés. En parallèle, son compte Instagram avait été suspendu en 2024, déjà pour diffusion de contenus sexualisés jugés inappropriés.

Sa posture provocatrice, son ton viriliste, et ses références constantes à une masculinité « dominante » lui valent d’être régulièrement accusé de misogynie et de masculinisme sur les réseaux sociaux.

Un précédent qui pourrait faire école

En obtenant la suppression du compte, Aurore Bergé crée un précédent fort dans la lutte contre les dérives numériques. Cette élue des Yvelines marque une nouvelle étape dans son engagement contre la diffusion de contenus violents, misogynes ou sexualisés auprès des plus jeunes.

La rapidité de la réaction de TikTok pourrait ouvrir la voie à d’autres signalements institutionnels, voire à un renforcement de la collaboration entre plateformes et pouvoirs publics.

Dans un contexte où les influenceurs sont de plus en plus surveillés, cette affaire illustre une tension croissante entre liberté d’expression et protection des publics vulnérables.

Une vigilance à renforcer sur les plateformes

Alors que TikTok, Snapchat ou Instagram attirent des millions de jeunes utilisateursles autorités renforcent leur vigilance face à l’émergence de contenus sexualisés, de discours de haine ou de comportements manipulateurs.

Le cas AD Laurent, emblématique par son ampleur et sa médiatisation, pourrait encourager d’autres personnalités politiques à prendre position sur les dérives du numérique, en particulier lorsque les contenus concernent la jeunesse, le consentement et le respect.

À retenir :

  • Le compte TikTok d’AD Laurent a été supprimé le 15 mai 2025 à la demande d’Aurore Bergé.
  • La ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, originaire des Yvelines, dénonce des contenus sexualisés, violents et dangereux.
  • L’influenceur a réagi sur Snapchat, affirmant vouloir « aller de l’avant » et ironisant sur la ministre.
  • Une plainte pour viols aggravés est en cours, et d’autres signalements pourraient suivre.

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