Les premières Assises de l’eau tirent leur bilan dans les Yvelines

Publié le 10 juillet 2025

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Les premières Assises de l’eau tirent leur bilan dans les Yvelines

Montage : Nathan Desideri / Reportage vidéo : Grégory Canale

Reportage

Clôturées au Perray-en-Yvelines, mardi 1er juillet, les premières Assises départementales de l’eau ont mobilisé élus, experts et habitants dans cinq communes pilotes touchées par les inondations d’octobre 2024. Objectif : définir des solutions concrètes pour lutter contre le ruissellement.


Un cycle inédit lancé après les inondations d’octobre 2024

Elles avaient démarré en janvier dernier au Perray-en-Yvelines. Six mois plus tard, c’est dans cette même commune que se sont achevées les premières Assises départementales de l’eau. Une initiative du conseil départemental, en lien étroit avec la préfecture, née après les épisodes d’inondations d’octobre 2024 liés aux tempêtes Kirk et Leslie.

En tout, 85 communes yvelinoises ont été reconnues en état de catastrophe naturelle. Cinq d’entre elles ont été retenues comme communes pilotes : Épône, Prunay-en-Yvelines, Orcemont, Bullion et Sainte-Mesme.

« Il y a eu 100 habitations qui ont été impactées dans le village. Je vous cache pas que je n’ai pas dormi », confie Isabelle Copetti, maire de Sainte-Mesme. Ces rencontres ont permis aux élus locaux, souvent démunis, d’échanger avec des techniciens, ingénieurs et experts de l’eau pour bâtir des solutions pérennes.

Vers des aménagements naturels et peu coûteux

Organisées avec l’opérateur Seine et Yvelines Environnement, ces assises ont permis d’identifier plusieurs pistes concrètes pour lutter contre les effets du ruissellement et limiter leur impact sur les zones habitées. « Ce sont souvent des questions de débit. Il faudrait juste ralentir l’écoulement pour éviter que de grandes quantités d’eau n’arrivent en quelques heures sur un village », explique Geoffroy Bax de Keating, conseiller départemental du canton de Rambouillet et maire du Perray-en-Yvelines.

Les propositions privilégient des solutions naturelles : fossés, zones de sur-inondation, haies. Une nécessité pour Jean-Pierre Malardeau, maire de Prunay-en-Yvelines : « Ça a permis de mobiliser rapidement des moyens humains, d’investigations, et de trouver des solutions simples, faciles à mettre en œuvre et peu onéreuses ».

Mais certains freins restent à surmonter, notamment du côté des agriculteurs. « Nos agriculteurs sont peu convaincus », confie Guy Lecourt, maire d’Orcemont. « Ils sont contre les fossés qui les privent d’exploitation ».

Un accompagnement pour passer à l’action

Si la volonté est là, la mise en œuvre dépendra des moyens. Le reste à charge pour les communes peut atteindre jusqu’à 164 000 euros. En parallèle, les contraintes réglementaires compliquent également certains projets.

Malgré cela, les acteurs saluent l’efficacité du dispositif. « Je trouve formidable qu’en un laps de temps réduit, on ait pu trouver des solutions aussi opérationnelles », souligne Pierre Bédier, président du Département des Yvelines. « Tout le monde a joué le jeu ».

Les communes pilotes vont désormais être accompagnées par les équipes techniques pour finaliser les projets et monter les demandes de financement. Les premiers travaux pourraient démarrer en septembre 2026.

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