En plein cœur de Versailles, face au château, les Grandes Écuries Royales abritent un lieu d’exception : l’Académie Équestre de Versailles. Fondée en 2003 par Bartabas, cette académie est une école unique en son genre, où les écuyères se forment au dressage de haute école tout en explorant d’autres disciplines artistiques telles que le chant, la danse, l’escrime artistique et le tir à l’arc japonais.
Une académie unique au monde au cœur de Versailles
Dans cet environnement chargé d’histoire, les écuyères perpétuent la tradition équestre française avec rigueur et excellence.
« Nous sommes vraiment dans cette recherche de perfection de transmission », souligne Laure Guillaume, écuyère en cheffe de l’Académie.
Un héritage historique et un savoir-faire d’exception
Les Grandes Écuries de Versailles, construites sous Louis XIV, ont longtemps accueilli les chevaux du roi. Aujourd’hui, elles sont le berceau d’une équitation de tradition, reconnue pour sa finesse et son respect du cheval.
« Versailles est le berceau de l’équitation française », affirme Laure Guillaume.
Loin de l’utilisation militaire des chevaux d’antan, l’Académie valorise une approche respectueuse du bien-être animal et de l’harmonie entre cavalier et monture.
Chaque écuyère de l’Académie a la responsabilité de plusieurs chevaux, nouant avec eux une relation unique.
Dounia Kazzoul, écuyère titulaire, partage son expérience avec son cheval Gauguin : « C’était un rêve d’enfant. J’ai grandi avec les spectacles de Zingaro et de l’Académie de Versailles. Ici, j’ai trouvé le moyen de réunir toutes mes passions. »
Une formation complète pour des artistes cavaliers
Au-delà du dressage de haute école, l’enseignement dispensé à l’Académie est pluridisciplinaire. Inspiré par les traditions du XVIIe siècle, Bartabas a souhaité que chaque écuyère soit formée à différents arts : escrime, danse, chant, et même tir à l’arc japonais.
« C’est un moyen de développer la sensibilité de chacune, de travailler la respiration et l’équilibre », explique Laure Guillaume.
L’escrime à cheval constitue une part importante de cette formation. Marie-Clémence Perrot, maître d’armes et chorégraphe de combats, insiste sur l’adaptation nécessaire :
« En équitation, on ne peut pas utiliser les mêmes techniques qu’à pied. Ce qui change par exemple c’est que si je me met de profil et que je suis à cheval, j’ai une encolure. J’ai un beau cheval, donc je ne vais pas l’abimer. Je devrais replacer mes bras comme il faut. L’autre chose qui change c’est que je ne vais pas utiliser mon bras arrière en équilibre puisque je tiens les rênes. »
La Voie de l’Écuyère : un voyage au coeur de l’art équestre
Chaque week-end, l’Académie Équestre de Versailles présente La Voie de l’Écuyère, une création où l’art équestre rencontre la danse, l’escrime et le théâtre. Sous la direction de Bartabas, ce spectacle célèbre l’héritage de l’équitation de tradition française tout en offrant une vision contemporaine du dressage de haute école.
Dans un manège en bois, avec des grands miroirs et des lustres en verre de Murano, les écuyères exécutent des figures d’une précision millimétrée, en parfaite harmonie avec leurs chevaux. La mise en scène sublime la relation entre le cavalier et sa monture, offrant aux spectateurs un voyage poétique.
Un patrimoine vivant reconnu à l’Unesco
Reconnue internationalement, l’Académie contribue à la préservation de l’équitation de tradition française, inscrite depuis 2011 au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Un héritage que chaque représentation célèbre, offrant au public une immersion unique dans un art équestre d’exception.
