
Exit les grands parterres d’herbe, les bassins, fontaines et taupières du domaine de Dampierre ont refait leur apparition dans les jardins. Que les premiers visiteurs ont pu découvrir dès cet été.
Plus d’un an de travaux et l’intervention d’une soixantaine d’ouvriers. Disparus depuis 200 ans, les jardins à la française ont retrouvé de leur superbe. Une nouvelle étape pour le domaine dont la mue se poursuit depuis son achat en 2018 par l’actuel propriétaire, Franky Mulliez. « Il met tout en oeuvre pour restaurer ce joyau de l’art classique français et pour en faire un nouveau lieu de vie et de culture ouvert à tous en vallée de Chevreuse« , explique Séverin des Mazery, directeur général du site.
Un heureux hasard
Une renaissance possible grâce à un heureux hasard. Peu de temps après l’acquisition du domaine, des plans sont retrouvés dans les greniers. Des plans datés soit de la fin du XVIIème siècle, soit du XVIIIème. « A partir de ces plans, on a décidé de restituer les jardins tels qu’ils existaient au début du XVIIIème siècle« , précise Séverin des Mazery. Des fouilles ont permis de retrouver l’emplacement exact des bassins. Ils sont au nombre de huit. Quatre ronds, le grand bassin de la belle Hélène, deux bassins dit « à oreilles » et un grand qui termine la perspective. Des centaines d’ifs ont été plantés et taillés en taupières pour renforcer la structure des jardins.
Des jardins témoins de la vie intime
Si la façade du château donnant sur la rue, sur le village, représente la vie publique. Celle donnant sur le jardin relève plus de l’intime. « On est vraiment dans la partie privée, celle à laquelle n’ont accès que les gens de la maison, les invités du Duc au XVIIIème. Le jardin est pensé comme un prolongement de la maison« , ajoute Séverin des Mazery. Les jardins sont aussi composés de chambre de verdure dans lesquelles on peut « donner des pièces de théâtre, parler politique, conter fleurette ou faire un banquet« . Le duc de Luynes, grand mémorialiste, documente la visite de Louis XV et de Madame de Pompadour.
Des jardins vivants
S’ils ont été laissés à l’abandon sans doute à cause d’un coût d’entretien très élevé, les jardins ont continué à vivre dans le domaine. La statue d’Hélène enlevée par Pâris en est peut être le symbole. « La légende raconte que les soldats allemands se seraient amusés à tirer au fusil depuis le perron du château sur la statue« , raconte Séverin des Mazery. La statue a retrouvé sa place dans les jardins. Ou presque. Les visiteurs peuvent contempler une reproduction, l’originale étant aujourd’hui bien trop dégradée. Mais, outre cette anecdote, la statue clôt le parterre sud des jardins et donne sur la grande perspective.
Les jardins sont à découvrir toute l’année. Ils sont inaugurés lors de trois soirées d’exceptions les 18, 19 et 20 septembre prochain lors de « La Nuit des Jardins« .