Face aux défis climatiques et aux débats autour de la loi Duplomb, de plus en plus de producteurs cherchent des alternatives durables. Dans ce nouvel épisode de Pause Nature, Jessy Wuylens est allée à la rencontre de Cécile Lagrue, co-gérante du Jardin Edulis, une exploitation yvelinoise qui mise sur l’agroécologie pour réconcilier productivité et respect de la nature.
L’agroécologie, une alliée du vivant
On en parle souvent sans toujours bien la comprendre. L’agroécologie, c’est une manière de produire autrement, en s’appuyant sur les équilibres naturels du sol, des plantes et de la biodiversité.
« Le Jardin Edulis, c’est une exploitation qui fonctionne en agroécologie. On produit principalement des petits fruits dans un verger hautement diversifié », explique Cécile Lagrue.
Ici, chaque strate du “jardin-forêt” a sa fonction :
- les arbres fruitiers forment la canopée,
- les baies et arbustes constituent la strate intermédiaire,
- les plantes aromatiques et herbacées couvrent le sol.
L’objectif ? Créer un écosystème agricole autonome, qui s’autorégule et nourrit naturellement la terre.
Travailler avec la nature, pas contre elle
L’agroécologie s’appuie sur une conviction forte : le sol est un organisme vivant.
« Le sol n’est pas fait pour nous nourrir en quantité, il faut d’abord le nourrir lui », souligne la productrice.
Ici, pas de produits chimiques ni de pesticides. Le sol reçoit du compost, du fumier et des matières organiques vivantes, qui lui permettent de se régénérer.
Chaque culture, de la tomate à la fraise, a des besoins différents. Le rôle du paysan devient alors celui d’un accompagnateur du vivant.
« On ne travaille pas contre la nature, on travaille avec elle. On vit avec notre milieu », confie Cécile Lagrue.
Réhabiliter les “mauvaises herbes”
L’un des principes clés de l’agroécologie consiste à changer de regard sur les mauvaises herbes.
« Une mauvaise herbe, c’est un terme qui ne devrait pas exister », affirme Cécile Lagrue. « Ce sont des indicateurs de sol : elles nous montrent comment il fonctionne. »
Dans ce modèle agricole, la biodiversité n’est plus un obstacle, mais un outil de régulation. Chaque espèce joue un rôle essentiel dans l’équilibre du terrain.
Le Jardin Edulis : un modèle local inspirant
Basée à la Ferme des Clos, l’exploitation du Jardin Edulis est devenue un exemple d’agriculture durable dans les Yvelines. On y retrouve des vergers, des petits fruits, des herbes aromatiques, mais aussi une philosophie simple : respect du sol, zéro intrant chimique et transmission du savoir agricole.
Cette approche attire de plus en plus de consommateurs et de jeunes agriculteurs curieux d’apprendre à cultiver autrement.
« L’agroécologie permet d’associer l’environnement, la biologie et la connaissance du sol », conclut Cécile Lagrue.