La soumission chimique : le combat silencieux de Caroline Darian
Le procès de Mazan, la commune du Vaucluse où les faits se sont déroulés, a débuté ce lundi. Devant la cour criminelle départementale, Gisèle Pélicot, la mère de Caroline Darian, a témoigné publiquement. « Sacrifiée sur l’autel du vice » par son ex-mari et les 50 hommes accusés, Gisèle a raconté son calvaire. Caroline Darian, sa fille, a également pris la parole pour dénoncer la réalité insoutenable qu’elle a découverte et qu’elle met en lumière dans son livre Et j’ai cessé de t’appeler papa. Un témoignage puissant pour sensibiliser à la soumission chimique.
Caroline Darian réside dans les Yvelines, elle était venu témoigner sur le plateau de tv78 en juin 2022.
Un témoignage glaçant sur la soumission chimique
Caroline Darian expose une histoire terrible de violence domestique à travers le concept de la soumission chimique, une réalité encore méconnue. Dans un monde où ces violences restent souvent invisibles, Caroline se bat pour faire entendre la voix des victimes, comme sa mère, qui a subi pendant plus de dix ans les effets dévastateurs de médicaments administrés par son propre mari.
L’histoire d’une mère piégée par la soumission chimique
Tout a basculé le 2 novembre 2020. Après 50 ans de mariage, la mère de Caroline découvre que son mari la droguait régulièrement. Des somnifères et des anxiolytiques étaient discrètement mélangés à ses repas et boissons, la rendant inconsciente et vulnérable aux abus sexuels orchestrés par son mari et d’autres hommes recrutés sur internet.
« Il la droguait parfois dès le matin », explique Caroline. « Plus de 70 hommes ont abusé de ma mère. » 49 agresseurs ont été arrêtés.
Une violence invisible
Cette tragédie met en lumière un phénomène sous-estimé : la soumission chimique domestique. Contrairement à l’idée populaire de drogues administrées dans les bars ou soirées, la soumission chimique se joue souvent au sein même des foyers, via des médicaments prescrits, comme des somnifères ou des anxiolytiques.
Pendant des années, sous l’effet de ces drogues, la mère de Caroline vivait des épisodes d’amnésie. Les médecins consultés n’ont jamais soupçonné que ces symptômes provenaient d’une manipulation de son propre mari. Un homme que personne ne soupçonnait : il était vu comme un père et un citoyen modèle.
Un combat pour la sensibilisation et la protection
Caroline Darian n’a pas choisi de rester silencieuse. Son livre Et j’ai cessé de t’appeler papa retrace son traumatisme et sert à sensibiliser le grand public aux dangers de la soumission chimique. Elle appelle à une meilleure formation des professionnels de santé, des forces de l’ordre et du système judiciaire pour mieux détecter ces crimes invisibles.
Un chemin vers la reconstruction
Aujourd’hui, la mère de Caroline tente de se reconstruire à 69 ans. Grâce au soutien de sa famille, elle a évité la précarité, bien que les cicatrices émotionnelles restent présentes. Caroline, de son côté, poursuit son combat pour que ces pratiques soient reconnues et pour offrir un espace de parole aux victimes.
