
Une phrase qui fait polémique
Lors d’une interview accordée à Europe 1 et CNews le 20 mai 2025, Sophie Primas, sénatrice des Yvelines et porte-parole du gouvernement, a déclaré :
« Le macronisme, probablement, trouvera une fin dans les mois qui viennent. »
Cette prise de position inattendue, formulée au détour d’un commentaire sur l’évolution des équilibres politiques, a suscité une vague de réactions indignées, y compris dans les rangs de la majorité présidentielle.
Tollé dans la majorité
Les propos ont rapidement circulé, provoquant la stupeur chez plusieurs députés de la majorité. Pour nombre d’entre eux, il s’agit d’une déclaration inacceptable de la part d’une membre du gouvernement, encore plus quand elle occupe la fonction de porte-parole.
D’après Le Monde, des proches du président Emmanuel Macron ont jugé ces mots “incompréhensibles et politiquement désastreux”. Dans Ouest-France, certains députés n’ont pas hésité à remettre en question la loyauté de Sophie Primasau sein de l’exécutif, appelant même à des clarifications sur son rôle.
La réponse tranchante d’Aurore Bergé
Certainement pas.
— Aurore Bergé (@auroreberge) May 20, 2025
Ni maintenant, ni dans quelques mois, ni dans 2 ans.
(Et l'article 8 de la constitution a par ailleurs permis au président de la République de nous nommer au gouvernement). https://t.co/1Op0UJAxIq
Parmi les réactions les plus notables, celle de la ministre Aurore Bergé sur X (anciennement Twitter) s’est distinguée par sa fermeté. Elle a posté le message suivant, en réponse à l’extrait de l’interview :
« Certainement pas. Ni maintenant, ni dans quelques mois, ni dans 2 ans. »
Elle a également rappelé, en référence à l’article 8 de la Constitution française :
Une manière claire de réaffirmer la légitimité du président Macron et de souligner l’incongruité des propos de Sophie Primas vis-à-vis de ses fonctions gouvernementales.
Une “maladresse” selon Primas
Face à l’ampleur de la polémique, Sophie Primas a rapidement réagi, présentant ses excuses dans un communiqué transmis aux rédactions. Elle y reconnaît une “maladresse” de langage et affirme avoir exprimé une opinion personnelleen tant que membre des Républicains, et non en tant que porte-parole du gouvernement.
« Je regrette que mes propos aient pu être mal interprétés. Il ne s’agissait pas d’un positionnement gouvernemental. »
Cependant, cette mise au point n’a pas suffi à éteindre totalement la controverse, plusieurs observateurs notant que le cumul des casquettes – sénatrice LR et membre du gouvernement d’ouverture – devient de plus en plus difficile à tenir politiquement.
Un symptôme de tensions internes ?
Cette séquence intervient dans un contexte délicat pour l’exécutif, marqué par une absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale et une recomposition permanente des équilibres politiques. Le gouvernement mené par François Bayrou, dont plusieurs membres proviennent de la droite, doit constamment jongler entre compromis et cohésion.
L’épisode Primas soulève des interrogations sur la cohérence de la ligne gouvernementale et les limites d’un exécutif composite. Si l’incident est clos sur le fond, il restera un marqueur symbolique des tensions qui traversent la majorité présidentielle à l’approche de nouvelles échéances politiques.