« MoveR » fait partie des 110 start-up françaises qui étaient présentes au CES de Las Vegas, début janvier. La société Yvelinoise, qui utilise la réalité virtuelle pour venir en aide aux personnes atteintes de troubles du neuro-développement, a y pu présenter son innovation.
« Dans les gênes de « MoveR« , il y a le gaming. Pas juste parce que c’est un effet de mode, mais parce que la dopamine créée par le jeu permet d’accélérer la motivation du patient« , explique Emmanuel Icart, co-fondateur de l’entreprise.
Après 4 ans de recherche et développement, la société a déployé une innovation pour aider les personnes souffrant d’autisme, de troubles de l’attention, de dyslexie ou encore de dyspraxie. « On essaie de leur créer des solutions de contournement pour traiter leur défi au quotidien », clarifie Emmanuel Icart. Pour cela, « MoveR » combine le jeu et le mouvement.
Une approche ludique et immersive
Loin des solutions classiques, la société a conçu une technologie de réalité virtuelle qui fonctionne sans casque, adaptée dès l’âge de cinq ans. « Plus la rééducation commence tôt, mieux seront les résultats », complète Emmanuel Icart.
Les patients plongent dans des applications pensées par des thérapeutes professionnels. « Par exemple, on a un exercice où des lettres géantes, type B, D, P ou Q, se dirigent vers la personne. Elle doit ensuite s’incliner, voire se déplacer complètement, du bon côté pour passer sa tête dans la boucle de la lettre », décrit-il. « On a des témoignages de parents expliquant que leurs enfants inclinent parfois la tête à gauche ou à droite, en fonction des lettres qu’ils voient, lorsqu’ils lisent un texte. »
Une étude du CNRS, commandée par « MoveR », a également démontré l’efficacité de cette approche. « Sur une population d’enfants dyslexiques, la technologie a réussi à diviser par trois les temps de rééducation« , révèle le co-fondateur. Un résultat significatif dans un contexte où, en France, une personne sur six est concernée par un trouble du neuro-développement, et où 70 % des personnes touchées conservent des difficultés à l’âge adulte.
Un déploiement en France avant une expansion aux États-Unis
Aujourd’hui, MoveR a déjà été installé dans une centaine d’unités en France. Mais la start-up ne compte pas s’arrêter là. « Le prochain objectif, c’est d’ouvrir une filiale aux États-Unis », annonce Emmanuel Icart. Une première étape a été franchie, en décembre dernier, avec l’installation de « MoveR » dans une école à New York.