Saint-Quentin-en-Yvelines donne la parole aux « aidants »

Publié le 01 février 2025

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Saint-Quentin-en-Yvelines donne la parole aux « aidants »

Montage : Xavier Jalain / Vidéo : Mélanie Poquet / Article : Mélanie Poquet

Reportage

En France, ils sont plus de 9 millions à soutenir au quotidien un proche en perte d’autonomie ou porteur de handicap. Une situation parfois lourde à supporter. Depuis 2018, l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, par l’intermédiaire de l’Institut de promotion de la santé, déploie un programme de soutien « Entr’aidants », des temps d’échange, d’information et de pause.

Ce jour-là, elles sont sept autour de la table. Sept aidantes, anciennes, actuelles ou en devenir. Elles apportent une aide ponctuelle ou de tous les instants à un membre de leur famille ou un ami. A l’espace Jacqueline Auriol des Clayes-sous-Bois, la matinée est dédiée à un « Entr’aidant café« . Deux heures d’échange autour d’un thème choisi en amont par les équipes de l’Institut de promotion de la santé.

Libérer la parole

Le thème du jour : Que faire devant le refus d’aides ?. « Un grand classique dans la relation de l’aidant à son aidé on peut dire », ajoute, dès son introduction, Sophie Prouteau, la psychologue clinicienne qui mène le temps d’échange. Cette professionnelle travaille avec l’IPS et mène des « Entr’aidants café » depuis six ans. Forte de son expérience auprès de personnes âgées, elle écoute les témoignages, recentre les débats, mets des mots sur les maux quand les paroles transmettent une souffrance.

« Le but de ces rendez-vous, c’est de présenter une écoute pour pouvoir favoriser les échanges entre les gens. L’après rendez-vous est intéressant aussi. On voit que les personnes échangent les numéros de téléphone. Des fois, il y a des gens qui viennent ensemble parce qu’ils viennent de la même commune », précise Sophie Prouteau.

Récolter des informations et parfois… pleurer

Parmi les participantes, certaines sont des habituées. Comme Odile. Cette Saint-Quentinoise a longtemps aidé et aide parfois encore. A écouter ses prises de parole, on comprend qu’elle est déjà très bien informée. Elle le dit elle-même. Elle ne vient pas ici pour trouver de l’aide administrative, elle vient pour pleurer, décharger et surtout échanger avec des personnes qui savent de quoi elle parle.

« Ça me fait du bien parce qu’on peut échanger sur des situations qu’on connaît, qu’on peut parler simplement parce que tout le monde se comprend. On a forcément quelqu’un qui peut comprendre ce qu’on dit et on n’a pas besoin d’expliquer, de se justifier. Avec un mot, tout le monde comprend. »

Certains participants viennent aussi en préventif. Ils savent qu’ils vont devenir aidants face à la perte d’autonomie d’un proche. Pour d’autres, c’est le moyen d’ouvrir les yeux. Il faut parfois aussi accepter son statut, comprendre que l’on est aidant.

Un programme sur pieds depuis 2018

Des temps d’échange comme celui-là, l’IPS en organise deux à trois par semaine. Un programme itinérant puisque les douze communes de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines sont concernées. A cela s’ajoutent d’autres espaces d’échange un jeudi par mois et des « ateliers pause » autour de la sophrologue, du bien être. Le programme est pensé par les professionnels et les usagers. Les équipes prennent note des demandes des aidants et adaptent les thèmes dans les trimestres à venir. Les professionnels sont issus du monde de la santé, de la justice ou encore de l’accompagnement.

« Ce programme est né de ce travail collaboratif pour apporter des réponses et une forme de soutien moral et psychologique
aux aidants qui habitent Saint-Quentin-en-Yvelines », ajoute Anne Baekelandt, responsable de l’IPS.

Un Français sur 6 serait un aidant. Ils seraient plusieurs milliers à connaître cette situation sur Saint-Quentin-en-Yvelines. Un chiffre difficile à déterminer pour les équipes de l’IPS, les aidants ne se faisant pas toujours connaître. Et à Odile, la conclusion : « On est tous aidants un jour. Je suis même auto-aidant. Je m’aide moi-même ».

Pour aller plus loin :

  • le site de l’IPS
  • le programme « Entr’aidants » de janvier à mars
  • la page dédiée aux aidants du Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles
  • les aides possibles de la CAF

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