Tour à tour hospice, maison, institut médico-pédagogique et musée. A Saint-Germain-en-Laye, un prieuré est au coeur de l’histoire des Yvelines. Découvrons le musée départemental Maurice Denis.
Lieu de vie du saint-germanois Maurice Denis
C’est le locataire le plus illustre du lieu. Maurice Denis y vivra les trente dernières années de sa vie. « Il a appelé ce bâtiment, sa terre promise, explique Fabienne Stahl, chargée de valorisation des collections du musée. C’est la dernière maison qu’il a connu, la seule dont il fut propriétaire à Saint-Germain-en-Laye« . Maurice Denis naît en 1870 dans la Manche mais il a toujours vécu à Saint-Germain-en-Laye. Peintre français appartenant notamment au mouvement des nabis, il faisait aussi du vitrail, de l’illustration. Il pouvait aussi être critique d’art. Maurice Denis décède en 1943.
Un Prieuré devenu musée
En 1976, la famille de Maurice Denis fait une donation importante au département des Yvelines qui devient propriétaire des lieux. « Ce musée s’appuie d’abord sur ce fonds d’atelier, plus de 1500 oeuvres de Maurice Denis« , explique Fabienne Stahl. Les premiers visiteurs découvrent les toiles du peintre saint-germainois à la fin de l’année 1980. Depuis les collections se sont enrichies grâce à de nombreuses donations. et acquisitions d’oeuvres d’artistes symbolistes et nabis.
Aujourd’hui, le musée possède 5000 oeuvres dans ses collections. Des oeuvres graphiques ainsi que des peintures, des sculptures ou encore des objets d’arts décoratifs. Un fond qui dépasse les frontières yvelinoises, le musée prêtant régulièrement des oeuvres à travers le monde.
Un lieu médical à l’origine
Mais la vocation première du Prieuré était médicale. A la fin du XVIIème siècle, madame de Montespan fonde, avec le soutien de Louis XIV, un hôpital général royal. Le projet initial prévoit la construction de deux ailes mais en 1718 les travaux sont interrompus. Seule l’aile sud voit le jour. Le Prieuré devient un hospice à partir de 1753. L’activité y sera de courte durée, le site est délaissé puis vendu en 1817.
Mais cette fonction médicale reprend à la suite du décès de Maurice Denis. La fille du peintre, Bernadette, y crée un institut médico-pédagogique. Un institut qui a existé pendant 30 ans. Jusqu’en 1973, le lieu accueille chaque année une cinquantaine de garçons âgés de 4 à 12 ans, souvent envoyés par la DDASS (aujourd’hui l’ASE)
Le musée départemental Maurice Denis continue de faire vivre le souvenir du peintre nabi. Mais pas seulement. Le domaine est classé au titre des monuments naturels et des monuments historiques. Il est aussi labellisé Maison des Illustres en 2018 par le ministère de la Culture.
