À quelques mois des élections municipales de mars 2026, la question des vocations politiques est plus que jamais d’actualité. Manque d’intérêt, défiance ou difficulté à concilier engagement et vie personnelle… Les élus locaux peinent à susciter de nouvelles candidatures.
Des jeunes encore trop peu représentés
4 %. C’est la proportion d’élus municipaux âgés de 18 à 35 ans, alors que cette tranche d’âge représente 17 % de la population française.
Un déséquilibre relevé par l’Association des jeunes élus de France, qui alerte sur le faible renouvellement générationnel dans la vie politique locale.
« Être élu, ça prend du temps, mais c’est aussi une façon de s’investir pour sa ville », explique Marie-Agnès Amabile, adjointe à la jeunesse à Versailles et membre de l’association.
Cette difficulté à attirer les jeunes vers la politique interroge sur la transmission des valeurs civiques et l’accès à l’engagement local.
Des fonctions toujours plus exigeantes
La complexité croissante des missions confiées aux maires serait également un frein.
Selon Raphaël Matta-Duvigneau, maître de conférences en droit public à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, les élus doivent composer avec une charge de travail et des responsabilités accrues.
« L’augmentation des attentes citoyennes crée parfois de la frustration chez les élus locaux », souligne-t-il.
D’après plusieurs études, seuls 10 % des Français estiment être bien informés sur le fonctionnement politique et démocratique du pays, un manque de pédagogie qui pourrait expliquer une partie du désintérêt.
Une sous-représentation persistante des femmes
Autre constat : la place des femmes dans les exécutifs municipaux reste limitée.
Si la parité est obligatoire dans les communes de plus de 1 000 habitants, seules 20 % des maires en France sont des femmes.
« Il existe encore un manque de confiance, certaines hésitent à se lancer ou à faire valoir leurs idées », observe Marie-Agnès Amabile.
Les réseaux sociaux, nouvelle porte d’entrée vers l’engagement ?
Malgré cette crise des vocations, une évolution pourrait venir des nouvelles formes d’activisme.
Si seulement 7 % des jeunes adhèrent aujourd’hui à un parti politique, beaucoup s’engagent autrement, notamment sur les réseaux sociaux.
Pour les sociologues, cette nouvelle génération pourrait bien, à terme, faire le lien entre engagement numérique et action électorale.