
« Un grand homme, un homme de conscience, de courage« . Martine Leblond-Zola n’a jamais croisé son illustre ancêtre. Mais son héritage coule dans ses veines. Plus de 100 ans après la mort du journaliste et écrivain, elle continue à faire vivre son souvenir, ses valeurs. Rencontre avec l’arrière-petite-fille de l’auteur de « J’accuse ».
Transmettre des valeurs humanistes
Quand on lui demande pourquoi sauvegarder l’héritage d’Émile Zola, la vice-présidente de l’association « Maison Zola-Musée Dreyfus » met en avant les valeurs humanistes de son aïeul. « Cet esprit d’engagement dans la transmission des valeurs incarnés par Émile Zola correspondant aux valeurs de la République : Fraternité, Solidarité, Justice« , explique-t-elle. Pour Martine Leblond-Zola, Émile Zola est « un grand homme, un homme de conscience, de courage. Qui a défendu Alfred Dreyfus. Une cause humaine qu’on retrouve également dans la saga des « Rougon-Macquart »« .
Martine Leblond-Zola, à l’image de son arrière-grand-père, s’engage tout autant. A travers des actions bénévoles dans le cadre de la maison Zola et du musée Dreyfus. Avec une formation de documentaliste en poche, elle imagine expositions, visites et rencontres. Un héritage qui lui confère une riche connaissance de l’iconographie zolienne et dreyfusarde.
Tombée dedans comme Obélix
Porter un nom illustre n’oblige pas à garder le souvenir. Mais Martine Leblond-Zola se donne corps et âme à l’héritage d’Émile Zola. « C’est Obélix qui dit qu’il était tombé dans la marmite. Moi, c’est un petit peu ça. Je suis née dans un appartement dont les murs de l’antichambre étaient tapissés des dessins d’un petit journal au moment de l’affaire Dreyfus« , explique-t-elle. Sa mère déposait une rose rouge tous les lundis matins devant un buste de l’écrivain qui trônait sur la cheminée du salon. Sa chambre était une bibliothèque de grande qualité. Parmi les auteurs, Émile Zola bien sûr ! C’est comme ça qu’à 13 ans, elle avait déjà lu toute l’oeuvre de son arrière-grand-père.
Qui est Martine Leblond-Zola ?
Une femme engagée. « Je ne me serais pas engagée dans la cause zolienne et dreyfusarde, si je n’avais pas été une descendante d’Émile Zola, mais je pense que je me serais engagée dans d’autres causes et surtout la cause animale« . Mais si elle regrette un manque de temps pour s’engager, Martine Leblond-Zola a tracé sa voie. Pas dans l’écriture, son père lui ayant déconseillé pour éviter les comparaisons : « le génie n’est pas héréditaire« . Elle était ingénieur-chercheur dans un domaine scientifique. Aujourd’hui retraitée, elle continue à faire vivre son héritage familial résolument contemporain. « Lisez des pages de Zola, c’est empreint de lyrisme, de poésie. C’est un plaisir et la lecture est un plaisir, c’est une évasion et ça cultive« .