
Un maître de cérémonie né : le parcours d’un touche-à-tout
« Bonjour à toutes et à tous, je suis Marc Maury », pose-t-il dès les premières secondes, d’une voix que des millions d’oreilles associent instantanément aux plus grandes arènes sportives. Longtemps considéré comme une figure de l’ombre, le métier de speaker sportif s’est peu à peu façonné autour de lui, jusqu’à devenir essentiel à l’ambiance des grands événements. Professeur d’EPS, comédien, sportif, Marc Maury est surtout un homme du sport, passé par le décathlon et le rugby à bon niveau, à Aurillac ou Clermont-Ferrand.
Dans les années 1980, il prend le micro alors que cette voie n’est pas encore professionnalisée. Il la développe, l’invente presque. Il intervient d’abord dans l’athlétisme, avant d’étendre son influence au rugby, handball, et bien sûr au tennis, son terrain d’expression le plus marquant. Ce métier, il ne l’avait pas vu comme une fin en soi, mais il en a fait un art.
Roland-Garros : entre frissons, larmes et légendes
« En 2005, 2006, 2007… et 2022, à ne pas oublier. Il est espagnol, Rafael Nadal. » La voix se brise presque dans la solennité. Cette litanie des années victorieuses de Nadal, Maury la connaît par cœur. Speaker attitré de Roland-Garros, il a été le témoin privilégié de 14 sacres du Majorquin, d’une victoire unique de Roger Federer, de trois de Novak Djokovic. Il a aussi vécu la montée en puissance des Français : la finale de Mary Pierce en 2005, les demi-finales de Monfils et Tsonga, les quarts de Julien Benneteau.
Mais au sommet de son panthéon personnel, une émotion brute : l’hommage rendu à Nadal lors de l’édition 2025. « J’en ai encore des frissons », souffle-t-il, bouleversé. « Tout le monde pleurait. Lui, le premier. » Ce moment-là condense l’essence de son métier : porter la voix de ceux qui écrivent l’histoire.
Une mission de transmission : le sport, mais pas que
Son métier le place au cœur de l’élite sportive, mais Marc Maury ne s’y enferme pas. Collaborateur régulier d’associations, notamment SOS Gazelle, il voit dans sa notoriété un levier d’impact : « Si je peux rendre ce qu’on m’a donné… » Le lien avec la jeunesse, la volonté de transmettre, sont au cœur de sa démarche.
Dans les Yvelines, où il réside, le tennis a aussi sa place. Il y évoque avec affection Arthur Rinderknech, originaire du département, dont la mère Virginie Paquet fut elle-même joueuse de haut niveau, et dont le père gérait un club local. Il cite également Hicham Arazi, joueur marocain au style élégant, à l’image de Roger Federer ou Lorenzo Musetti : « On aime voir ces joueurs-là. »