Quel est le point commun entre le château de Maisons, de celui de Saint-Ouen ou encore de Marly ? Lors de leur construction, il s’agissait de maisons de plaisance. Comprenez des maisons de villégiature de l’élite fortunée francilienne. Le musée du Domaine royal de Marly leur consacre une exposition à découvrir jusqu’au 31 août. Elle s’attache aux demeures de Louis XIV à Napoléon III.
Une exposition née d’un ouvrage
Si les maisons de plaisance sont légions dans le département, dans la région, la bibliographie est mince. Les deux commissaires de l’exposition, Francesco Guidoboni, historien et chargé de mission du patrimoine rural à Ingeniery et Karen Chastagnol, directrice du musée, se sont inspirés d’un ouvrage : « Maisons de plaisance des environs de Paris » dirigé par Anaïs Bornet et Francesco Guidoboni. Les maisons de plaisance sont « un phénomène où l’aristocratie et la famille royale avaient tendance à passer les périodes de beaux temps dans des maisons de campagne qui devaient être très connectées à la ville, Paris d’un côté et Versailles de l’autre » explique l’historien. Des connections routières mais aussi fluviales pour rejoindre les lieux de pouvoir rapidement.
Des pépites à découvrir
L’exposition se décline à travers de nombreux objets. Du pavillon de chasse à la demeure fastueuse. Le public peut traverser l’histoire grâce à des tentures, des maquettes, des estampes ou encore des tableaux. Des objets issus des collections mêmes du musée du Domaine de Marly mais pas seulement. « Nous avons obtenu de nombreux prêts : des Archives départementales des Yvelines, du château de Sceaux, du château de Versailles, du musée Lambinet et de collections privées« , précise Karen Chastagnol.
Une exposition plutôt inédite pour le musée. « Dans le sens où on parle de ces maisons de plaisance dont fait partie le château et le domaine de Marly. Mais nous même, nous ne nous regardions pas comme maison plaisance et nous n’avions pas développé au sein du musée ce sujet« , ajoute-t-elle. C’est ainsi l’occasion de découvrir des pépites comme la maquette de la salle de bain de Mademoiselle Dervieux ou le dessin représentant le pavillon de musique de la comtesse de Provence.
Un patrimoine en péril ?
L’exposition est aussi l’occasion de se projeter dans le présent voire le futur de ces maisons de plaisance. Car si beaucoup existe encore aujourd’hui, la question de leur conservation et de leur restauration se pose. Plusieurs d’entre elles sont propriétés de l’État, elles se visitent et ont été conservées en tant que telles. Mais « il y en a qui sont des propriétés privées et qui sont toujours menacées par les promoteurs immobiliers ou le développement urbain« , précise Francesco Guidoboni. Un développement urbain qui débute dès le XIXème siècle. Le château de Maisons en est le parfait exemple. Au cours de ce siècle, il est loti. Son terrain, son parc est progressivement vendu pour devenir un quartier pavillonnaire.
