
Sur le plateau de l’émission YVELIVRES, animée par Sylvain Jedrezak, Laurence Biava revient sur son parcours littéraire foisonnant, son engagement pour les écrivains… et sa mobilisation en faveur de Boualem Sansal.
Une écrivaine prolifique et fidèle à la littérature
Connue pour son éclectisme assumé, Laurence Biava est tout à la fois : journaliste, essayiste, romancière, critique littéraire, agente d’auteurs et créatrice de prix littéraires. Sur le plateau de YVELIVRES, elle évoque son œuvre, mais aussi la manière dont elle vit la littérature comme un engagement.
Elle a publié plusieurs ouvrages chez des éditeurs prestigieux, notamment deux essais sur Emmanuel Macron, des romans, et plusieurs titres dans la collection « Le goût de… » chez Mercure de France : Le goût de la politique, Le goût de l’écriture (réédité plusieurs fois), Le goût des bibliothèques…
Son dernier roman, Les Exilés (éditions Labyrinthe), plonge dans le Chili de 1973, au lendemain du coup d’État de Pinochet. Une fiction inspirée d’une histoire vraie, mêlant quête identitaire, mémoire familiale et engagement politique.
Une passion pour les livres, les mots et les autres
Critique littéraire, Laurence Biava signe des chroniques exigeantes, toujours accompagnées d’extraits soigneusement choisis. Elle relit, annote, analyse : « C’est un vrai bonheur, même si cela demande du temps. »
Mais elle ne s’arrête pas là. En tant qu’agente littéraire, elle accompagne des auteurs dans leur quête de maison d’édition. Un métier de l’ombre, qu’elle exerce avec constance : « Je reçois des manuscrits très qualitatifs. J’essaie de trouver la bonne maison pour chaque texte. »
Une créatrice de prix littéraires et de lieux de transmission
Laurence Biava est aussi fondatrice des prix Rive Gauche à Paris, qui célèbrent chaque année le roman français, le roman étranger, la revue littéraire, la couverture de livre, ou encore la nouvelle parisienne. Elle rêve de recréer des salons littéraires à l’ancienne, à l’image de ceux d’Anna de Noailles ou Marguerite de Saint-Marceaux : des lieux de parole, de débats, de fidélité à la littérature.
« Je suis constante, loyale, fidèle. À la littérature, à mes auteurs, et à moi-même. »
Boualem Sansal : une mobilisation littéraire et humaine
L’émission prend un tournant plus grave lorsqu’elle évoque l’incarcération de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien et auteur de 2084. Prisonnier en Algérie depuis novembre, gravement malade, condamné à 10 ans de prison en appel début juillet 2025, Sansal est devenu un symbole de la répression des voix libres.
Laurence Biava s’est engagée dans le comité de soutien international, aux côtés d’Arnaud Benedetti, Kamel Bencheikh, Noël Le Graët et d’autres figures. Elle a également publié un texte en soutien dans le recueil collectif Amorce de récit, aux éditions Eden (Belgique).
« C’est surréaliste. Un écrivain est libre par essence. Boualem Sansal n’a rien à faire en prison. Il faut se mobiliser, ne rien lâcher. »
Un dernier mot ? L’indignation littéraire
L’émission se conclut sur un coup de gueule : lors d’un événement littéraire majeur du Maghreb des livres, le nom de Boualem Sansal n’a même pas été cité. Une omission que Laurence Biava juge « abjecte ».