
Un crépitement accueille le visiteur. Celui d’un feu bien chaud, bien ardent, à 1100 degrés. Celui du maître du feu. Depuis le 13 juin, la nouvelle exposition du Musée d’archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye vous emmène en 2300 avant Jésus-Christ en Europe. Une période méconnue mais tellement importante : l’Âge du Bronze.
Une période historique peu connue
Ils ont donné les bases de notre humanité, celle de la création d’objets de tous les jours, d’une économie d’échanges entre pays extracteurs de cuivre et d’étain. L’Âge du Bronze n’est pourtant pas sous les feux des projecteurs. Mal connue car pas enseignée à l’école. « Elle façonne durablement notre histoire, notre paysage. Un certain nombre d’objets qu’on prend pour acquis comme la pince à épiler a été inventée à l’Âge du bronze« , explique Rolande Simon-Millot, conservatrice générale et responsable des collections de l’Âge du Bronze au musée. Erreur réparée avec cette exposition.
« Les Maitres du feu » rassemblent plus de 600 objets. Des objets remarquables démontrant un niveau de technique très élevé. « Les bronziers, les orfèvres de cette époque étaient très compétents. Ils produisaient des pièces d’une finesse extraordinaire, avec des techniques déjà élaborées« , ajoute Rolande Simon-Millot.
Des objets venus de toute la France
L’exposition est pensée par le Musée d’archéologie nationale en collaboration avec l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) et l’association pour la promotion des recherches sur l’Âge du bronze (APRAB). Une force permettant de dévoiler 93 sites et de présenter des objets provenant de toute la France. « C’est vraiment une exposition qui a été supportée, aidée par l’ensemble de la communauté des archéologues« .
Une collaboration permettant de se rendre de la vie de tous les jours à l’époque. Comme un biberon de bébé visible dans la deuxième partie de l’exposition. Ou encore une ceinture en or de Guînes, « un chef d’oeuvre absolu« . Par manque de texte, de traces écrites, les archéologues ne savent pas qui sont précisément les créateurs de ces objets. Mais la magie de leur fabrication fait briller les yeux.
La pépite de la conservatrice
Au milieu de ces trésors, Rolande Simon-Millot en a une qui lui tient à coeur. Elle ne fait que quelques centimètres. Une petite pendeloque peigne provenant de Dole dans le Jura. Présente depuis très longtemps dans les collections du MAN, elle a été acquise à la fin du XIXème siècle par Alexandre Bertrand, premier directeur du site culturel. « C’est une pendeloque anthropomorphe avec une tête, des bras, une jupe mais si on décrypte un petit peu, la tête, c’est peut être le soleil, les bras c’est des canards et la jupe, c’est une barque inversée et ça, ça évoque un des symboles les plus importants que l’on retrouve à l’âge du bronze. » Si la période du Bronze n’a pas encore révélé tous ses secrets, les archéologues savent déjà qu’ils sont « obsédés par le soleil« . La pendeloque, par ses représentations, évoque le cycle de la vie.
Informations pratiques
« Les Maîtres du feu »
Exposition jusqu’au 9 mars 2026
Musée d’archéologie national
Saint-Germain-en-Laye