
Emmanuel Icart est co-fondateur de « Mover ». Avec son entreprise, il propose une technologie unique, basée sur la réalité virtuelle, pour venir en aide aux neuro-divergents.
Il aura fallu quatre ans de recherche et développement avec une orthoptiste, pour que « MoveR » voit le jour. Il s’agit d’un dispositif destiné aux personnes atteintes de troubles du neuro-développement, comme l’autisme, la dyslexie ou la dyspraxie. L’idée est née en 2019 lorsqu’Emmanuel Icart et son associé Julien reçoivent un appel inattendu.
« Charlotte, orthoptiste à Rouen, nous a contactés afin de nous proposer l’idée. On a accepté de la rencontrer un vendredi soir à 21h. À la fin de cet appel, on s’est regardés avec mon associé et on s’est dit : pourquoi pas tenter« , se souvient Emmanuel Icart.
À cette époque, les méthodes de rééducation reposaient principalement sur des exercices type « papier-crayon ». Grâce à leur expertise, l’équipe a donc imaginé une solution plus moderne et immersive. Six mois après les premiers tests, « MoveR » a été installé dans le cabinet de Charlotte, qui testait directement le projet sur ses patients.
« MoveR » : une technologie immersive pour accélérer la rééducation
« MoveR » allie le jeu et le mouvement. Le but est de trouver des solutions pour aider, quotidiennement, les personnes neuro-divergentes. « Dans les gènes de « MoveR », il y a le gaming. La dopamine générée par l’interaction motive les patients et améliore leur progression », explique Emmanuel Icart. « Notre technologie utilise la réalité virtuelle sans casque. Ce qui nous donne la possibilité de rééduquer les enfants dès l’âge de 5 ans, tout en conservant les lunettes de correction si nécessaire. »
Les patients associent donc le mouvement à l’apprentissage, ce qui facilite la mémorisation et renforce l’efficacité des exercices. « Retenir une forme de lettre en l’observant uniquement, c’est compliqué pour un enfant dyslexique », insiste-t-il. « Mais si on associe l’image à un mouvement et un son, la mémorisation devient bien plus efficace. »
Une étude menée par un chercheur du CNRS a d’ailleurs démontré que l’outil permet de diviser par trois le temps de rééducation des enfants dyslexiques. Actuellement, d’autres études sont en cours pour valider scientifiquement ces résultats.
« MoveR » bientôt aux États-Unis ?
Depuis son lancement, « MoveR » a déjà commercialisé une centaine d’unités en France. Par ailleurs, en 2025, l’entreprise a été sélectionnée par la région Île-de-France pour représenter l’innovation française au CES de Las Vegas. « Lors de cette événement, nous cherchions à développer des partenariats avec des écoles et des institutions aux États-Unis », raconte Emmanuel Icart. « Aujourd’hui, nous avons une centaine de contacts qualifiés et nous avons déjà installé « MoveR » dans une école à New York.«
Désormais, l’objectif pour l’entreprise est de finaliser une étude scientifique à New York. Celle-ci doit comparer les performances des élèves bénéficiant de « MoveR », avec celles d’un groupe qui ne possèdent pas l’outil. Une étape clé pour la société, qui souhaite commercialisé cette technologie à l’international.