
Dans une rue de Mantes-la-Jolie, des notes s’envolent d’une ancienne chapelle. Ce ne sont pas les chants d’une messe, mais le souffle d’un spectacle. À l’intérieur, entre trapèzes, clarinettes et portiques, une troupe s’affaire. Bienvenue chez Freikopf, une compagnie de cirque contemporain pas comme les autres.
Une chapelle comme camp de base
La chapelle Saint-Jacques, désacralisée et prêtée par la ville, est aujourd’hui un laboratoire artistique. Les membres de Freikopf y répètent, y expérimentent, et y organisent ateliers et stages. Un lieu atypique, chargé d’histoire, qui offre aussi… dix mètres sous plafond. « Pour moi, trapéziste, c’est l’idéal », confie l’une des artistes.
Un collectif né du cirque social
Créée en 2022, la compagnie rassemble des artistes venus de tous horizons. Il y a Hanno Burger, équilibriste formé à Berlin puis à l’Académie Fratellini à Paris, et sa compagne Mélusine Martin, trapéziste née à Mantes-la-Jolie. Autour d’eux, des profils atypiques : anciens musiciens de rue, accompagnateurs en forêt devenus jongleurs, artistes nomades…
Tous ont un point commun : une passion pour le cirque et une envie de le partager autrement.
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Un cirque ancré dans la réalité
Chez Freikopf, on oublie les paillettes et les numéros d’animaux. Le collectif défend une approche pluridisciplinaire, mêlant arts du cirque, théâtre et musique. Leur ambition ? Créer du lien. « On veut rassembler des gens autour de valeurs communes, créer des rencontres. »
C’est dans cette logique qu’ils déploient leurs actions dans les quartiers prioritaires comme dans les zones rurales des Yvelines. Grâce à un portique mobile, la compagnie peut transformer une cour d’école, un gymnase ou un parc en scène de cirque.
Médiation, transmission et engagement
Freikopf ne se limite pas à la scène. Ils mènent aussi des actions pédagogiques : ateliers cirque pour les jeunes, stages amateurs, initiations intergénérationnelles. Leur pédagogie est inclusive, ouverte à tous, et profondément humaine.
Et demain ? La compagnie ambitionne de créer des échanges européens, en s’appuyant sur les parcours internationaux de ses membres. « On veut faire circuler les idées, les corps, les talents. Il n’y a pas de frontière dans le cirque. »
Une culture accessible et vivante
Au fond, Freikopf incarne ce que pourrait être la culture locale de demain : accessible, en mouvement, enracinée, mais sans barrière. Un cirque à hauteur d’homme, au cœur des Yvelines, qui transforme chaque lieu en scène vivante, chaque spectateur en acteur potentiel.