Côté avenue Carnot, la forêt de Saint-Germain. Côté Seine, La Défense.
Le château de Maisons trône au coeur de cet axe. Un axe qui aurait pu être fatal pour ce monument aujourd’hui géré par l’Etat.
Un château imaginé par un architecte star
C’est en 1633 que le château de Maisons germe dans l’esprit de René de Longueil. Le haut magistrat au Parlement de Paris souhaite s’installer sur le vaste domaine familial à Maisons-sur-Seine (aujourd’hui Maisons-Laffitte). Et c’est à l’un des plus grands architectes de son temps qu’il confie le projet : François Mansart. « Il va travailler ici sur une donnée classique qui va devenir après le classique des châteaux et qui va préfigurer Vaux-le-Vicomte ou Versailles », précise Alexandre Vitel, administrateur du site. Sur les façades, on trouve des éléments classiques comme les pilastres doriques, ioniques, corinthiennes. Des éléments qui vont être ensuite repris sur les châteaux construits au XVIIème siècle.
Des visiteurs célèbres
C’est un château qui attire du beau monde dès sa conception. Louis XIV viendra découvrir en personne dès 1651. Le roi n’a alors que 13 ans. Le comte d’Artois, futur Charles X, l’achètera en 1777. Mais en juillet 1790, le prince quitte la France. En 1791, des scellés sont apposés sur le château. Le monument ne verra que son mobilier vendu lors de la Révolution. Voltaire y séjournera, tombé malade, il sera soigné sur place.
Moins célèbre… et encore. En 1818, le banquier Jacques Laffitte choisit le domaine comme demeure de villégiature. Il y organise réceptions mondaines et réunions politiques. En 1833, il décide de vendre le Grand Parc du château. Les principaux acquéreurs seront des parisiens fortunés, venus des affaires ou du spectacle, ou plus modestes. En moins de dix ans, le nom de Maisons-Laffitte remplace Maisons-sur-Seine dans toutes les bouches. Le nom de la commune est officialisé en 1882.
Un monument dédié au public
« A un moment, il fallait classer le château. Se situant dans l’axe forêt de Saint-Germain-Seine, le monument gêne », précise Alexandre Vitel. Le site échappe à la destruction en étant classé aux Monuments historiques en 1905. Il ouvrira très vite au public. Dès 1912, il accueille ses premiers visiteurs. « C’est un château qui a toujours vécu pour recevoir. Auparavant, on se recevait entre noblesse. Aujourd’hui, il accueille du public », ajoute Alexandre Vitel.
Les forces du monument : sa vue traversante, sa luminosité ou encore sa programmation annuelle. « Il a une dimension humaine ». En 2024, près de 80 000 visiteurs ont découvert son histoire foisonnante. Et l’année 2025 ne sera pas en reste. Une grande exposition est prévue à la fin de l’année sur le comte d’Artois. Une exposition organisée avec le château de Versailles.
