L’avenir de Carmat toujours en suspens

Publié le 04 septembre 2025

Partager

L’avenir de Carmat toujours en suspens

Montage : Pierrick Odent-Allet / Reportage vidéo : Grégory Canale

Reportage

C’est un fleuron de l’innovation française dont le siège est à Vélizy-Villacoublay et l’usine de production à Bois d’Arcy. Pourtant, depuis quelques semaines, Carmat est à bout de souffle. En redressement judiciaire, l’entreprise qui développe un cœur artificiel est menacée de fermeture. Une offre de reprise, déposée courant août, pourrait toutefois la sauver. Le tribunal de commerce de Versailles examine actuellement cette proposition. Une décision est attendue le 30 septembre.


Un fleuron français à bout de souffle

L’avenir s’écrit toujours en pointillé pour Carmat. Lâchée par ses principaux partenaires et incapable d’honorer ses engagements financiers, l’entreprise a été placée en redressement judiciaire le 1er juillet dernier. Depuis, elle a suspendu toute nouvelle implantation de son cœur artificiel Aeson. Les activités se limitent désormais au suivi des 27 patients actuellement porteurs de la prothèse et aux démarches réglementaires.

Stéphane Piat, directeur général de Carmat : « aujourd’hui, on continue l’activité en mode dégradé parce que bien sûr, il faut qu’on travaille pour maintenir une trésorerie qui nous permet de payer les salaires jusqu’à une reprise potentielle de la société. Donc, on suit les dossiers réglementaires ».

Une offre de reprise en cours d’examen

Mais depuis quelques semaines, Carmat a une lueur d’espoir. Une offre de reprise d’1,3 million d’euros a été formulée. À son origine : Pierre Bastid, président du conseil d’administration de Carmat et actionnaire à hauteur d’environ 17 %. Il s’engage, via sa société Hougou, basée en Belgique, à investir 150 millions d’euros sur cinq ans.

L’offre comprend également :

  • la reprise des contrats en cours
  • la sauvegarde des 140 postes de salariés, notamment à Vélizy-Villacoublay et à Bois d’Arcy

Un avenir suspendu à la justice… et à l’État

Le tribunal de commerce de Versailles, qui devait initialement se prononcer en août, a accordé un délai supplémentaire pour examiner l’offre de reprise. Le verdict est attendu pour le 30 septembre.

Stéphane Piat, directeur général de Carmat : « on se prépare pour fin septembre avec une offre qui est reçue et acceptée. Donc, ça, c’est le premier scénario. Et le deuxième scénario, c’est typique. Quand on a été au tribunal le 31 juillet à Versailles, il y avait pléthore de sociétés qui étaient fermées. Donc, c’est une liquidation ».

Si l’offre est validée, elle devra également obtenir l’aval du gouvernement, comme pour tout rachat d’entreprise de santé publique par une société étrangère. Carmat espère relancer ses activités dès que possible, avec l’objectif de commercialiser la nouvelle version de son cœur artificiel à partir du mois de décembre.

Les tags liés a cet article :

Aujourd'hui