Dans Café Politique, Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, s’est confiée sur des sujets essentiels : la régulation des réseaux sociaux, la protection des enfants face aux contenus toxiques, son expérience de femme politique et mère, ainsi que ses perspectives pour l’avenir, notamment en ce qui concerne la présidentielle de 2027.
Un attentat masculiniste déjoué : la haine en ligne au cœur des préoccupations
L’actualité récente a mis en lumière un drame évité de justesse : un projet d’attentat masculiniste a été déjoué en France. Un jeune homme, radicalisé sur les réseaux sociaux, envisageait un passage à l’acte violent contre des femmes. Pour la ministre, ce fait illustre clairement la gravité des discours haineux qui se propagent en ligne et leurs conséquences concrètes dans notre société. Elle insiste sur l’urgence d’une action globale, qui doit se déployer aussi bien au sein des familles et des établissements scolaires qu’à travers une régulation plus stricte des plateformes numériques. Ces idéologies masculinistes influencent la perception que les jeunes ont des relations hommes-femmes, ce qui peut malheureusement déboucher sur des actes violents.
La majorité numérique à 15 ans : un rempart pour protéger les enfants
Dans ce contexte, l’une des mesures phares défendues par Aurore Bergé est la fixation de la majorité numérique à 15 ans. Cette proposition vise à interdire l’accès aux réseaux sociaux aux enfants en dessous de cet âge, en imposant aux plateformes la mise en place de barrières de sécurité efficaces, afin que la protection ne repose plus uniquement sur les familles ou les enfants eux-mêmes. Pour illustrer l’écart entre les générations, la ministre rappelle son propre parcours adolescent, où l’accès au numérique était contrôlé et limité, un cadre qui a quasiment disparu aujourd’hui. Cette exposition massive aux contenus numériques pose un réel défi, notamment en matière de santé mentale chez les jeunes.
Une maternité cachée : concilier vie privée et engagement politique
Au-delà des combats publics, Aurore Bergé s’est aussi livrée sur son expérience intime de mère en politique. Dans son livre Nos combats pour la République, elle révèle avoir caché sa grossesse lors de la campagne électorale, consciente que ce secret était une façon de protéger son engagement politique d’un regard réducteur. Ce témoignage met en lumière les obstacles auxquels sont encore confrontées les femmes politiques, entre le poids des jugements sociaux et la difficulté à concilier vie privée et responsabilité publique. Elle évoque aussi la culpabilité fréquente des parents engagés dans une carrière exigeante, tiraillés entre leur présence et leurs devoirs.
Un engagement politique ancré dès l’adolescence
Cet engagement politique, qui s’est ancré très tôt, trouve son origine dans le choc du second tour de la présidentielle de 2002. À seulement 16 ans, elle s’est engagée, d’abord localement comme présidente des Jeunes Populaires dans les Yvelines, puis à l’Assemblée nationale. Son parcours l’a amenée à quitter l’UMP pour rejoindre La République En Marche, tout en affirmant que ses valeurs fondamentales, notamment la lutte contre le populisme, restent inchangées. Aujourd’hui, elle ne cache pas ses ambitions et évoque ouvertement la possibilité d’une candidature à la présidentielle de 2027, même si elle reste concentrée sur ses responsabilités actuelles.
Un ancrage local fort au service de son territoire
Malgré ce rôle national, Aurore Bergé reste profondément attachée à son territoire d’origine, les Yvelines, où elle s’implique activement dans la préparation des municipales de 2026. Elle y travaille à construire des alliances larges, dans le but notamment d’empêcher la progression des extrêmes dans les communes. Selon elle, l’action locale est plus que jamais au cœur des préoccupations des citoyens et constitue un levier concret pour améliorer leur quotidien.
🎧 À écouter en podcast
L’entretien complet avec Aurore Bergé est aussi disponible en écoute sur les principales plateformes. Une discussion à retrouver sur Spotify, Apple Podcasts ou directement sur le site de tv78 – Le Café Politique.
