
« Dans les Yvelines, un savoir-faire rare se transmet encore grâce à des professionnels passionnés qui luttent contre sa disparition. À travers des gestes précis et une tradition préservée, ils continuent de valoriser un patrimoine local menacé.
La bourrellerie reprend vie à Montfort-l’Amaury
Dans le premier département équestre de France, la bourrellerie retrouve un second souffle grâce à deux frères passionnés. À Montfort-l’Amaury, dans les Yvelines, Nicolas et Guillaume Petaccia ont ouvert il y a un an l’Atelier des Frères d’Antan. Leur projet : faire revivre des métiers traditionnels et rares, entre bourrellerie, cordonnerie et serrurerie.
Nicolas Petaccia, dernier bourrelier du département, est fier de perpétuer ce métier ancestral :
« Il y en a pas tant que ça en Île-de-France tout court. Je suis assez content de pouvoir faire perdurer un métier qui disparaît avec le temps. »
La bourrellerie consiste à travailler le cuir et la bourre, principalement pour les pièces d’attelage des chevaux. Une spécialité parfaitement à sa place dans cette région où la culture équestre est profondément ancrée.
Un héritage familial transmis et transformé
Avant de se lancer, Nicolas a passé 12 ans à apprendre le métier dans l’entreprise de ses parents. Très tôt, il s’est senti attiré par le cuir :
« Je traînais dans la boutique de la cordonnerie où mon père travaillait quand il était plus jeune. J’étais plus attiré par la cordonnerie que par la serrurerie. »
Aujourd’hui, il répare chaussures et sacs, mais conçoit aussi des accessoires sur mesure pour les chasseurs. Une polyvalence qui reflète son attachement au travail artisanal de qualité.
De son côté, Guillaume est serrurier. Ensemble, les deux frères ont choisi de réunir leurs compétences dans un atelier unique. Leur ambition : valoriser les métiers manuels, en y apportant une vision moderne, sans rien perdre de l’authenticité des gestes.
Une tradition d’antan au cœur d’un atelier d’avenir
En conjuguant leurs savoir-faire, les frères Petaccia donnent une nouvelle vie à des métiers que l’on croyait disparus. Leur atelier est bien plus qu’un lieu de production : c’est un lieu de transmission, de mémoire et d’innovation artisanale.
À l’heure où les métiers manuels peinent à recruter, leur initiative résonne comme un signal fort : celui du retour en grâce de l’artisanat de proximité, enraciné dans le réel, au service de la durabilité et de l’excellence.