Saint-Quentin-en-Yvelines perd Stanislas Fiszer, bâtisseur du Théâtre National

Publié le 02 décembre 2025

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Saint-Quentin-en-Yvelines perd Stanislas Fiszer, bâtisseur du Théâtre National

Article : Adam Amblard

Chronique

Mort à 90 ans, le 22 novembre 2025, l’architecte polono-français, figure clé de Saint-Quentin-en-Yvelines, Stanislas Fiszer laisse derrière lui une œuvre sobre, élégante, profondément ancrée dans la vie culturelle de toutes les Yvelines.


Un parcours entre Pologne, Cambodge et France

Né à Varsovie en 1935, formé à l’École polytechnique de Gdańsk, Stanislas Fiszer débute sa carrière en Pologne avant de travailler au Cambodge, puis de s’installer en France en 1965.
Discret, exigeant, enseignant autant que bâtisseur, il s’inscrit dans cette génération d’architectes pour qui la fonction, l’équilibre et la rigueur étaient des piliers indissociables.

En France, il forge une œuvre singulière : bâtiments publics, équipements culturels, rénovations urbaines. Parmi ses réalisations majeures, le Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales à Paris demeure une référence.

Saint-Quentin-en-Yvelines, le cœur de son héritage local

Mais c’est dans les Yvelines, à Saint-Quentin-en-Yvelines, que l’empreinte de Fiszer est la plus forte.
Il y conçoit l’un des lieux culturels les plus emblématiques du territoire : le Théâtre et la Médiathèque du Canal, inaugurés en 1994.
Un bâtiment qui, depuis trente ans, accueille spectacles, lectures, rencontres et générations d’habitants.

En 2018, lors du 25ᵉ anniversaire du théâtre, il confiait une phrase qui résonne aujourd’hui comme un testament :
« Un jour je partirai, mais le théâtre restera et ça c’est un bonheur. C’est une contribution inestimable pour moi. »

Pour Fiszer, bâtir n’était pas un geste monumental : c’était un lien durable avec un territoire et ses habitants.

Un héritage qui survit à son créateur

Avec sa disparition le 22 novembre 2025, les Yvelines perdent un architecte discret, mais un fragment essentiel de leur identité culturelle.
Le Théâtre et la Médiathèque du Canal continuent d’ouvrir leurs portes chaque jour : c’est là que repose, concrètement, la trace la plus vivante de son talent.

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