Re-Factory Renault : comment des voitures “irrécupérables” reprennent la route

Publié le 19 novembre 2025

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Re-Factory Renault : comment des voitures “irrécupérables” reprennent la route

Reportage vidéo et article : William Morel / Montage : Pierrick Odent-Allet

Émission

Réparer plutôt que détruire : c’est le crédo de la Bodywork Factory. Située au sein de la Re-Factory Renault, Bodywork Factory redonne vie à des véhicules lourdement accidentés. Grâce à un process industriel structuré, à la réutilisation de pièces d’occasion et à des équipes spécialement formées, des voitures très endommagées peuvent retrouver la route.


Une unité Renault dédiée à la réparation lourde

Bodywork Factory est une unité récente de la Re-Factory Renault, ouverte en 2023. Sa mission : réparer des véhicules lourdement accidentés et rendre la réparation plus intéressante que la destruction en appliquant des méthodes industrielles.
Sur une surface de 12 000 m², les véhicules sont intégralement restaurés, de la structure à la carrosserie en passant par la mécanique, l’objectif est de prolonger la durée de vie des voitures.

Ici les véhicules lourdement accidentés ne sont plus destinés à la casse : ils sont diagnostiqués, démontés, redressés, repeints puis reconditionnés suivant un protocole industriel précis. Avec plus de 5 000 véhicules déjà remis en circulation, cette unité incarne une nouvelle logique d’économie circulaire, où l’on réinvente l’existant plutôt que de produire du neuf.

Cette stratégie s’inscrit dans le modèle global de la Re-Factory, orienté vers le reconditionnement, la réutilisation de pièces et la réduction de l’empreinte carbone.

Démontage : organiser la réparation dès la première étape

Après l’inspection initiale, les véhicules entrent en phase de démontage.
Les opérateurs utilisent des chariots équipés de boîtes compartimentées pour ranger les vis et éléments au fur et à mesure, en fonction de leur emplacement sur la voiture.
Cette organisation permet au remontage de replacer chaque pièce et chaque vis au bon endroit, en sécurisant à la fois la qualité et la conformité de l’intervention.

Cette organisation est directement inspirée des méthodes d’assemblage de l’industrie automobile.

Carrosserie et structure : redresser, découper, ressouder

La carrosserie constitue une étape centrale du process. Les véhicules peuvent être redressés, découpés puis ressoudés, y compris au niveau du châssis, avec une précision millimétrique pour retrouver la structure d’origine.

Les pièces montées sont de deux types :

  • des pièces neuves, achetées en rechange lorsque les dégâts sont trop importants,
  • des pièces d’occasion en bon état réinstallées sur les véhicules.

Cette combinaison permet de maîtriser les coûts de réparation tout en conservant un haut niveau d’exigence.

Peinture : une reproduction parfaite des teintes

Une fois la structure remise en état, les véhicules passent en cabine de peinture.
Les teintes sont reproduites à l’identique grâce à une balance de mélange qui permet de doser chaque couleur comme une recette en cuisine, jusqu’à obtenir la teinte exacte attendue.

Nouveaux métiers et formation des équipes

La Bodywork Factory s’appuie aussi sur la formation de collaborateurs venant de la production.
Certains, auparavant sur la chaîne d’assemblage, exercent désormais un métier spécifique après un parcours de formation de plusieurs mois.
Cette montée en compétence accompagne l’évolution des activités de l’usine vers la réparation et le reconditionnement.

Finitions : rénovation des jantes

Dernière étapes avant l’ultime vérification: la remise en état des jantes. Dans un atelier spécialisé, les jantes sont :

  • débosselées,
  • poncées,
  • mises en peinture,
  • puis vernies

Contrôle qualité et critères de sécurité

En fin de chaîne, chaque véhicule est nettoyé et contrôlé.
Des points CSR (critères sécurité et réglementation) sont vérifiés au fil des opérations, puis 100 % des voitures passent par un poste qualité en sortie de ligne.

Lorsque cela est nécessaire, un contrôle technique est réalisé pour valider l’ensemble des réparations. L’objectif est d’obtenir un contrôle vierge sur les éléments traités au sein de l’unité.

Objectifs chiffrés et logique d’économie circulaire

Depuis son lancement, la Bodywork Factory a déjà permis de remettre plus de 5 000 véhicules sur la route.
L’objectif annoncé pour 2025 est d’atteindre 4 000 véhicules réparés par an, avec une montée en cadence envisagée dans les années suivantes.

Cette activité s’inscrit dans une logique d’économie circulaire : l’usine ne fabrique plus du neuf, mais répare et réinvente l’existant, en réduisant le gaspillage et en valorisant les véhicules fortement endommagés.

Cette stratégie confirme la volonté de Renault d’ancrer la Re-Factory dans une démarche circulaire, durable et industrielle.

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