Entre fermetures d’enseignes et emplois supprimés, le secteur de la mode traverse une crise sans précédent depuis plusieurs années. Conséquence : les centres commerciaux doivent s’adapter pour répondre à une nouvelle demande, et misent sur l’expérience client, les loisirs et les événements.
Fermeture, redressement judiciaire, vente en berne… C’est l’hécatombe pour les boutiques de prêt-à-porter. En France, le commerce de la mode a perdu 14 000 établissements et près de 47 000 emplois entre 2013 et 2024, selon les chiffres de l’Alliance du commerce. Des fermetures qui menacent aussi bien le secteur, que l’avenir des centres commerciaux, qui se retrouvent dans l’obligation de s’adapter et de se réinventer.
La crise du secteur de l’habillement ne date pas d’hier. En effet, le marché était déjà en crise avant le Covid. En 2019, les ventes reculaient pour la 11e année consécutive. En 2020, alors que la France se trouve en pleine pandémie, le volume des ventes a reculé de 22,6 % dans l’habillement selon l’Insee. Et même si un an plus tard, celui-ci a retrouvé son niveau d’avant-crise : « Cette faible hausse du volume des ventes intervient dans un contexte d’inflation relativement contenue pour les articles d’habillement et de chaussures », constate l’Insee dans son étude.
En d’autres termes : même si les prix des vêtements n’ont pas augmenté, les consommateurs n’ont pas plus acheté.
« Le mode de consommation évolue tous les ans »
Cette tendance s’explique notamment par les nouvelles habitudes d’achat des Français. Depuis plusieurs années, la part du marché de la vente en ligne et celui de la seconde main ne cesse d’augmenter, tout comme la concurrence de l’ultra fast fashion. Par conséquent en 2023, le marché de l’habillement a perdu 3,5 % de chiffre d’affaires selon l’Observatoire de la performance des enseignes.
Résultat : parmi les 830 centres commerciaux français, certains se vident de leurs commerces, tandis que d’autres se réinventent pour répondre à une nouvelle demande. C’est notamment le cas de Westfield Parly 2, au Chesnay-Rocquencourt. « Le mode de consommation change, mais surtout il évolue. C’est une tendance qu’on observe tous les ans », explique Pauline Arion, général manager du centre commercial. « Pour s’adapter, on diversifie nos enseignes (…). On intègre notamment de nouvelles boutiques de prêt-à-porter, mais aussi des offres seconde main et culturelles. Ce qui permet aux visiteurs de se sentir dans un véritable lieu de destination, et pas uniquement un centre de shopping. »
Un choix payant pour ce centre commercial qui a accueilli 12 millions de visiteurs en 2024. Cette méthode semble faire d’autres adeptes. Par exemple, aux Clayes-sous-Bois, le centre One Nation Paris Outlet organise régulièrement des animations en tout genre.