
À 57 ans, Emmanuel mène une double vie étonnante : le jour, il est directeur de projet en informatique dans une grande entreprise française. Mais, à côté de sa carrière professionnelle, il cultive une passion enflammée : l’art de créer et tirer des feux d’artifice. Ancien DJ et animateur radio, il a trouvé dans cette activité l’occasion de mêler créativité, rigueur et émotions fortes. Portrait d’un passionné devenu artificier.
Pourquoi devenir artificier ?
Après plus de 20 ans passés derrière les platines et les micros, Emmanuel cherchait une nouvelle activité. Fatigué des nuits blanches répétées, il voulait un hobby original et enthousiasmant. Fasciné depuis toujours par les feux d’artifice, il a décidé un jour de se demander : « Comment devient-on artificier ? ».
C’est ainsi qu’il a découvert un parcours exigeant : formation spécialisée, examen, étude de cas pratique, deux années de probation, enquêtes de gendarmerie, avant d’obtenir un certificat à renouveler tous les deux ans. Pour lui, réaliser ce rêve d’enfant a été une évidence.
En quoi consiste le métier d’artificier ?
Être artificier, ce n’est pas seulement tirer des feux. Emmanuel explique que son rôle principal consiste à dessiner des spectacles pyromusicaux. Aujourd’hui, les feux d’artifice ne sont plus de simples « feux secs » mais de véritables créations accompagnées de musique.
Chaque spectacle est conçu sur une bande sonore choisie par la municipalité, une entreprise, des mariés ou proposée par lui-même. Le feu est alors minutieusement calé sur la musique : effets, couleurs et timing s’unissent pour provoquer l’émotion.
Comment s’organise un feu d’artifice ?
La préparation d’un feu commence par la recherche du client : mariage, fête communale, anniversaire d’entreprise. Ensuite, Emmanuel s’accorde avec eux sur la durée et la bande-son. Il choisit les produits adaptés pour créer des effets uniques, tout en respectant le budget.
Les spectacles durent généralement entre 4 et 25 minutes, en fonction de l’ampleur du projet. Derrière la magie, c’est un véritable travail artistique et logistique.
Un travail d’équipe indispensable
Un artificier ne travaille jamais seul. Pour des raisons de sécurité et d’organisation, Emmanuel est toujours accompagné. Le nombre de personnes dépend de la taille du feu et du temps imparti pour l’installation.
Pour les mariages par exemple, il s’adapte au lieu : au château de Neuville à Gambais, il attend que les mariés aient terminé leurs photos dans le parc avant d’installer le matériel. En seulement quelques heures, son équipe peut s’agrandir pour que tout soit prêt à temps.
Une activité encadrée par la législation
En France, il est possible de tirer des feux d’artifice toute l’année, mais certaines communes et préfectures imposent des règles.
- Aux Mesnuls, les tirs sont interdits du 1er juin au 30 septembre.
- Dans la vallée de Chevreuse, un arrêté préfectoral interdit les feux à moins de 200 mètres d’une zone boisée sur la même période.
- À Port-Marly, les tirs doivent s’arrêter au plus tard à 23h.
Ces réglementations locales permettent d’assurer sécurité, tranquillité des habitants et préservation de l’environnement.
Une passion qui allie rigueur et poésie
Pour Emmanuel, les feux d’artifice sont plus qu’un spectacle visuel : ce sont de véritables émotions offertes au public. Derrière chaque tir, il y a des heures de préparation, de dessin et de coordination, qui culminent en un instant magique dans le ciel nocturne.