Apiculture : le miel selon Jacky Boisseau, « un grand cru »

Publié le 12 juillet 2025

Partager

Apiculture : le miel selon Jacky Boisseau, « un grand cru »

Montage : Marine de la Barbée / Sacha Polidori / Reportage vidéo : Patrick Jacques de Dixmude et Maxence de La Crouée

Émission

Une passion née d’un besoin d’équilibre

« Les miels, c’est un peu comme un grand cru, comme un grand vin », affirme Jacky Boisseauapiculteur depuis près de 40 ans. Loin de ses débuts dans le monde industriel chez Renault en tant que « cost killer », il a trouvé dans l’apiculture une véritable thérapie.

« Ça m’a permis de faire la rupture entre le monde professionnel et ma vie familiale », confie-t-il. Ce changement radical lui a offert un ressourcement profond, en lien étroit avec la nature, dans un cadre privilégié. Une quête d’équilibre psychologique à travers une pratique exigeante et apaisante.

Des débuts modestes et une aventure collective

Le premier contact de Jacky avec les abeilles remonte aux années 1984-85. C’est avec des amis d’une association qu’il se lance. Ensemble, ils réhabilitent un petit rucher situé à Plaisir.

Le projet, d’abord modeste, s’amplifie rapidement : de deux ruches, ils passent à une dizaine chacun. À cette époque, chaque ruche permettait de récolter entre 40 et 50 kg de miel. Une production artisanale mais généreuse, révélatrice de la richesse florale de l’environnement et du savoir-faire développé.

Une diversité d’abeilles selon les territoires

L’apiculteur souligne que toutes les abeilles ne se ressemblent pas« En France, on a de nombreuses variétés, cela dépend des régions. » L’abeille d’Île-de-France, par exemple, ne s’adapterait pas aisément à un climat montagnard. Chaque espèce réagit selon son biotope, sa météo et les ressources florales à sa disposition.

Cette diversité est une richesse mais aussi un défi, notamment à l’heure du changement climatique et de la perturbation des écosystèmes.

Une production menacée : parasites et prédateurs en cause

Contrairement à une idée reçue, Jacky Boisseau estime que les pesticides ne sont pas l’unique cause du déclin des colonies. Selon lui, le Varroa jacobsoni, un acarien apparu dans les années 1985-1990, est un facteur majeur.

Résistant aux traitements, ce parasite exige une rigueur extrême dans les soins apportés aux ruches. « Si on ne respecte pas les cycles, on va lui donner une résistance », avertit-il.

Plus récemment, c’est le frelon asiatique qui inquiète : « Je pense que le frelon asiatique sera l’élément essentiel de la diminution de nos colonies, de nos abeilles en France. » Un constat alarmant, partagé par de nombreux apiculteurs.

Une production artisanale et saisonnière

Aujourd’hui, Jacky Boisseau réalise deux récoltes annuelles. La première, fin mai, donne un miel de printemps réputé pour sa douceur et sa cristallisation rapide. Chaque cuvée est unique : « Les miels, c’est un peu comme un grand cru. »

Ce parallèle avec l’œnologie résume bien son approche : minutieuserespectueuse du cycle naturel, et attachée aux saveurs authentiques.

Les tags liés a cet article :

Aujourd'hui