
Ce vendredi 14 mars après-midi, une plaque en hommage à Samuel Paty a été dévoilée au sein du collège qui porte désormais son nom à Conflans-Sainte-Honorine. Un moment de recueillement marqué par la présence de sa famille, d’élus et de la communauté éducative.
Un hommage d’une nation
Ce vendredi 14 mars 2025, une cérémonie solennelle s’est tenue au sein du collège Samuel Paty, anciennement collège du Bois-d’Aulne. Plus de quatre ans et cinq mois après l’attentat qui a coûté la vie à l’enseignant d’histoire-géographie, une plaque en son hommage a été officiellement dévoilée dans l’atrium de l’établissement, lieu symbolique où élèves et enseignants se croisent quotidiennement.
La cérémonie s’est déroulée en présence de sa sœur Gaëlle Paty, de la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne, du président du conseil départemental Pierre Bédier, du maire de Conflans-Sainte-Honorine Laurent Brosse, ainsi que de nombreux membres de la communauté éducative.
Dans un discours empreint d’émotion, Gaëlle Paty a rendu hommage au courage des élèves et du personnel qui ont dû faire face à ce drame. Elle a souligné “le symbole fort que représente cette plaque”, affirmant que “la mémoire de Samuel Paty continuera d’accompagner ceux qui franchissent les portes de ce collège”.
Un moment de recueillement et de symboles
Après le dévoilement de la plaque, Élisabeth Borne a pris la parole. “Ce nom est une promesse : ni l’oubli, ni la peur ne l’emporteront. L’école ne reculera jamais face aux intimidations”, a-t-elle déclaré, rappelant l’importance de défendre la liberté d’expression et les valeurs républicaines au sein de l’éducation.
De son côté, Pierre Bédier a insisté sur le long cheminement qui a mené à cette décision. Dès 2020, la possibilité de renommer l’établissement en hommage à Samuel Paty avait été évoquée. Toutefois, la proximité du drame et la nécessité de ménager les élèves et le personnel avaient conduit à reporter ce changement. Ce n’est qu’en septembre 2024 que le conseil d’administration du collège a voté en faveur de cette mesure, avant qu’elle ne soit validée par le conseil municipal et le département des Yvelines.
Le maire de Conflans-Sainte-Honorine, Laurent Brosse, a rappelé que cette transition ne pouvait se faire qu’une fois les élèves présents au moment du drame partis du collège, ce qui a été le cas en juin 2024.
Pour conclure cette cérémonie, la chorale du collège a entonné Il changeait la vie de Jean-Jacques Goldman, une manière de rendre hommage à l’enseignant disparu et de rappeler l’impact profond qu’il a eu sur ses élèves.
Un verdict judiciaire qui marque un tournant
Cet hommage intervient également dans un contexte judiciaire fort. Le 20 décembre 2024, la cour d’assises spéciale de Paris a rendu son verdict dans le procès de l’assassinat de Samuel Paty.
Huit accusés ont été condamnés à des peines allant de trois ans avec sursis à seize ans de prison. Les deux amis du tueur, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat terroriste et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle.
La justice a également sanctionné la campagne de haine qui avait précédé l’attentat. Brahim Chnina, père de la collégienne qui avait menti au sujet de Samuel Paty, et Abdelhakim Sefrioui, prédicateur islamiste, ont respectivement écopé de 13 et 15 ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste.
Ce verdict a été accueilli avec soulagement par la famille de l’enseignant. Gaëlle Paty, présente lors du procès, avait déclaré : “D’entendre ce mot ‘coupables’, c’est ça dont j’avais besoin.”
Un nom inscrit dans la mémoire collective
Le collège Samuel Paty devient ainsi un lieu de mémoire, où les valeurs de liberté, de laïcité et de transmission du savoir continuent de vivre à travers les enseignements qui y sont dispensés.
Cette plaque, désormais bien visible dans l’atrium, rappelle que Samuel Paty n’était pas seulement une victime, mais avant tout un enseignant engagé, attaché à la défense des valeurs de la République.
Avec cette inauguration, son nom est inscrit dans le quotidien des élèves, des enseignants et de la nation tout entière, pour que son combat ne soit jamais oublié.