
L’installation lui prend quelques minutes : s’installer derrière le volant de sa voiture et démonter son fauteuil avant de l’installer sur le siège passager. « Là, ça veut dire que par exemple, tu es derrière », glisse Régis Harel à notre journaliste. Cet Ignymontain est en situation de handicap depuis plus de 30 ans. Paraplégique incomplet, il n’envisage pourtant pas de dépendre des autres pour se déplacer. Il a donc fait ses propres recherches pour équiper son véhicule.
Un système venu des Etats-Unis
Son choix s’est porté sur un drôle de système. Une tige, une sangle et deux mâchoires qui se fixent sur l’accélérateur et la pédale de frein. « Tu pousses, tu freines. T’appuies, tu accélères, » précise-t-il. Un mécanisme qu’il a fait venir des Etats-Unis. Facile d’installation et surtout peu coûteux : 300€. Il lui permet d’équiper n’importe quel véhicule ou presque du moment qu’il est en boîte automatique.
« C’est un système qui est amovible, que je peux enlever et remettre facilement. J’ai une voiture électrique en location. Si j’avais dû équiper autrement la voiture, au moment de la rendre, j’aurais dû rendre le matériel et remettre la voiture en état. Sauf que parfois, ils sont obligés de percer donc ça coûte de l’argent. »
Équiper une voiture en boîte manuelle lui aurait coûté près de 5 000€. Dans son entourage, des personnes en situation de handicap ont dû totalement équiper leur véhicule : des frais allant de 2500€ pour certains, plus de 10 000€ pour les autres.
La voiture, un moyen de déplacement important
Selon la DREES, la voiture concerne 58% des déplacements des personnes en situation de handicap. Mais adapter un véhicule n’est pas toujours chose aisée. Les systèmes varient en fonction des handicaps : rampe d’accès, aménagement pour le transport du fauteuil, siège pivotant, treuil, coffre de toit. Plus le handicap est important, plus l’adaptation l’est aussi. Régis Harel partage l’expérience d’une amie : « elle a un véhicule qui vaut un peu moins de 30.000€. L’achat et l’équipement complet, ça lui a coûté 70 000 euros au final. »
En 2019, une personne handicapée âgée de 16 à 64 ans sur quatre ne quitte pas son domicile. Et seulement 71% d’entre elles ont le permis (contre 88% pour les majeurs sans handicap).