Le Parisien, dans son édition du 2 décembre, consacre un long article à l’affaire Bloise. L’affaire Bloise est celle d’une disparition jamais élucidée.
Nous sommes le 1er février 2003 à Magny-les-Hameaux. Il est 18 heures. Florence Bloise, originaire du Nord et dont le nom de jeune fille est Desobry, vient de se disputer avec son mari. Elle a enfilé un pull marron, un anorak rouge, un jean. Dans son sac à dos, elle a placé une brosse à dents et un peigne. Pas de papiers d’identité, ni carte de crédit. À ses trois enfants de 5, 8 et 9 ans, elle explique qu’elle va aller se promener quelques heures, mais qu’ils ne s’inquiètent pas : elle les rejoindra demain matin pour la messe dominicale.
On ne reverra plus jamais Florence Bloise.
Elle avait 39 ans, elle était artiste peintre. Elle avait vécu à Versailles puis à Magny après avoir quitté sa famille dans le Nord et rencontré son mari François. Trois enfants, une vie apparemment sans histoire et un véritable amour pour la peinture à laquelle elle se consacrait. Même si, dans les derniers temps, ses proches la disaient dépressive.
Le dimanche, son mari signale sa disparition à la gendarmerie de Magny. Des recherches sont lancées, mais sans résultat. Comme l’explique au Parisien Céline Dupont, adjudante-cheffe du SR de Versailles : « à l’époque, il n’y avait aucune vidéo-surveillance ni aucune traçabilité de téléphone portable. À l’heure actuelle, ajoute-t-elle, tout serait différent ».
Les jours ont passé, les mois, les années. La famille de Florence, comme les enquêteurs, est persuadée qu’elle n’a pas fait une fugue, mais qu’elle est morte. Dans quelles circonstances ? Pour l’instant, on n’en sait rien.
Il y a bien eu une piste évoquée à plusieurs reprises : celle de Michel Fourniret, l’ogre des Ardennes.
Pourquoi Michel Fourniret est-il évoqué dans l’affaire Bloise ?
Pourquoi Fourniret ? Pour trois raisons. La première, un peu triviale mais qui se vérifie dans les cold cases (crimes non élucidés), est qu’on ne prête qu’aux riches. Le nom de Fourniret, comme celui de Francis Heaulme, est souvent évoqué lorsqu’on n’a aucune piste sérieuse à suivre.
La deuxième est que Fourniret a des liens avec les Yvelines. Il a vécu à Rambouillet et, en 2003, ses filles, auxquelles il rendait de temps à autres visite, habitaient près de cette ville.
Enfin, c’est en 2003, toujours, que Fourniret a enlevé Estelle Mouzin en Seine-et-Marne, c’est-à-dire à une cinquantaine de kilomètres de Magny-les-Hameaux.
Une remarque tout de même : les victimes du tueur en série étaient des jeunes filles vierges. Ce n’était, évidemment, pas le cas de Florence Bloise.
Le rôle du PCSNE dans la relance de l’affaire Bloise
Mais pourquoi reparle-t-on aujourd’hui de cette disparition dont on ne sait pas grand-chose ?
Tout simplement parce que la loi du 22 décembre 2021 a créé un Pôle dédié aux crimes sériels non élucidés (PCSNE). Ce pôle se trouve à Nanterre et il est placé sous l’autorité de la Cour d’Appel de Versailles. Et c’est ce PCSNE qui, sur demande de l’avocat des parties civiles, les sœurs de Florence Bloise, s’est emparé de l’affaire depuis maintenant un peu plus de deux ans et qui vient de publier un appel à témoins dont voici le texte :
« Toute personne susceptible d’apporter sa contribution est invitée à adresser un mail à la section de recherches de Versailles : sr78-bloise@gendarmerie.interieur.gouv.fr ou au tribunal de Nanterre : temoignages.coldcase.tj-nanterre@justice.fr. »
Plus de 20 ans après cette disparition, un témoignage pourrait-il permettre de connaître enfin la vérité sur Florence Bloise ? C’est en tout cas l’espoir de l’avocate de ses sœurs, M° Corinne Hermann, lorsqu’elle affirme au Parisien que « l’affaire Bloise devrait bientôt bouger ».